Une consultation médicale par écrans interposés

« Je ne peux pas embrasser le médecin, c'est la seule chose qui me gêne ! » : à l'impossible bise à son jeune chirurgien orthopédiste près, la consultation médicale à distance qui se déroule ce matin-là entre l'hôpital Vaugirard et l'hôpital européen Georges Pompidou, dans le XVe arrondissement de Paris, convient parfaitement à Marcelle. « Je n'ai pas eu à être transportée en ambulance », se réjouit la vieille dame, qui comptera 85 printemps le 3 juin. Après une opération du genou, Marcelle, qui souffre d'arthrose, est hospitalisée à Vaugirard. Son chirurgien, lui, se trouve à l'hôpital européen Georges Pompidou. C'est donc par écrans interposés que se déroule cette consultation post opératoire. à Pompidou et à Vaugirard, le chirurgien et Marcelle se trouvent chacun dans une pièce équipée d'une station informatique. Laquelle comprend un immense écran et une caméra haute définition, qui permettent au médecin de voir sa patiente et réciproquement. De part et d'autre de cet écran, deux autres plus petits affichent les clichés radiographiques nécessaires au chirurgien pour examiner l'évolution du genou de Marcelle. Grâce à un téléphone à écran tactile qui lui laisse les mains libres, le médecin commente les clichés à sa patiente et lui prodigue des conseils. Ces échanges s'effectuent via un réseau en fibre optique à très haut débit, hautement sécurisé afin de préserver la confidentialité des données médicales des patients.patients à mobilité réduiteDes consultations à distance comme celle-là, l'hôpital Georges Pompidou en a déjà pratiqué 333 depuis juillet 2009, dans le cadre d'un partenariat entre l'Assistance publique des hôpitaux de Paris (AP-HP) et le groupe américain d'informatique Cisco. « C'est devenu une routine pour nous », se félicite le docteur Pierre Espinoza, chef du projet consultations à distance à l'hôpital Pompidou. Pour le praticien, il s'agit là d'une solution à la délicate équation du vieillissement de la population et de la pénurie croissante de personnel médical. Sans oublier le potentiel de développement dans les maisons de retraite, mais aussi les prisons. Une manne en perspective pour les groupes d'informatique comme Cisco, qui loue sa station à l'hôpital Georges Pompidou « entre 2.000 et 3.000 euros par mois », indique Laurent Blanchard, vice-président de Cisco Europe. Et d'ajouter : « En France, nous avons cinq autres projets de ce type, notamment pour des petits hôpitaux de province mais également pour des CHU (centres hospitaliers universitaires). » à quoi s'ajoutent des projets en Italie, en Espagne, en Allemagne, au Royaume-Uni. La problématique est en effet universelle. Christine Lejoux
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.