Journée cruciale pour les organisations syndicales

En officialisant, mardi, le report de l'âge de départ à la retraite, Éric Woerth a-t-il rendu un fier service aux syndicats ? Réponsee;ponse ce jeudi en fin d'après-midi lorsque sera connu le nombre de manifestants à Paris et dans les grandes villes françaises. Pour la première fois, les six membres de l'intersyndicale (CGT, CFDT, CFTC, Solidaires, Unsa et FSU) mobilisent contre la réforme des retraites. FO ayant décidé de maintenir son appel solitaire à la grève pour le 15 juin, Jean-Claude Mailly ne défilera pas aux côtés de ses homologues.Pour réussir la journée nationale et dépasser les 800.000 manifestants, selon la CGT du 23 mars, les organisations syndicales ont mis toutes leurs forces dans la bataille et mobilisé sur le terrain. Outre les manifestations prévues un peu partout, de nombreux appels unitaires ont été lancés. Le Parti socialiste sera également présent, avec, notamment, Martine Aubry à Lille et Harlem Désir, Bertrand Delanoë et Benoît Hamon à Paris. « Il faut absolument que l'ampleur des manifestations, des arrêts de travail, mette un coup d'arrêt » au gouvernement, lançait Bernard Thibault mardi à Marseille.Au matin des manifestations, difficile de dire, cependant, si les organisations syndicales sont à même de réussir leur pari. En déclarant que les « régimes spéciaux » ne seraient pas concernés dans l'immédiat par la réforme des retraites 2010, Éric Woerth, le ministre du Travail, a sans doute tenté de freiner les ardeurs mobilisatrices des agents des transports publics - SNCF en tête. De même, en confirmant l'hypothèse d'un report de l'âge légal au-delà de 60 ans, l'exécutif a certes donné aux syndicats un slogan mobilisateur pour la manifestation de ce jeudi. Mais en leur laissant un délai très court pour battre le rappel. Conséquence, si la mobilisation est modeste, l'exécutif pourra plaider l'acceptation par une majorité de Français du recul de l'âge de départ.De l'ampleur des cortèges de ce jeudi - et tout particulièrement du nombre de salariés du privé présents - dépendra la suite des actions menées par les syndicats à la mi-juin lorsque le congrès de la CFDT sera passé. Un franc succès permettrait de maintenir le front uni contre le gouvernement, en mettant en avant le maintien de l'âge de départ à 60 ans. Un résultat plus mitigé pourrait inciter certains à négocier des contreparties, sur la pénibilité ou les carrières longues. « Notre responsabilité de syndicat, c'est de s'opposer au maximum. Mais aussi d'atténuer les effets d'une décision du gouvernement », indique François Chérèque à « La Tribune ». Pas sûr que la majorité de l'intersyndicale partage le point de vue du leader de la CFDT. Agnès Laurent
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