Il est loin le temps où Nicolas Sarkozy s'amusait à entretenir sa « tentation de Venise », en affirmant qu'il n'était pas « forcément » intéressé par une nouvelle candidature élyséenne en 2012. Loin aussi le temps où Carla Bruni-Sarkozy jugeait qu'un « seul mandat » serait suffisant. Depuis plusieurs semaines, le chef de l'Etat multiplie les messages à l'adresse de ses troupes pour les rassurer sur sa détermination.Mardi, lors d'une réunion avec un millier de militants UMP, dans l'Oise, Nicolas Sarkozy a affirmé qu'il avait « à nouveau besoin » d'eux et a rappelé sa « passion » pour la politique. Les élus présents ont compris que le président parlait certes du soutien aux réformes, en pleine bataille des retraites, mais ils ont aussi estimé qu'il évoquait la future campagne présidentielle. La semaine dernière, c'est lors d'une réunion avec des parlementaires de la majorité que Nicolas Sarkozy a précisé ses intentions. « Ne croyez pas que je ne réfléchis pas à l'étape suivante », a-t-il dit.stratégieLe président a même esquissé ce que pourrait être sa stratégie de campagne. « Après un quinquennat de réformes en profondeur, les Français aspireront à un président protecteur. » « Il faudra un projet plus rassembleur, plus sécurisant », a-t-il insisté. Certains parmi ses proches font un parallèle avec la campagne de 1988. François Mitterrand avait joué, et gagné, sa réélection sur le thème de « la France unie ». C'est justement au premier président socialiste de la Ve République que Nicolas Sarkozy s'en est pris avec véhémence mardi au sujet de la retraite à 60 ans, décidée après l'alternance de 1981. Et le ricochet de l'attaque présidentielle a touché l'actuelle patronne du Parti socialiste, Martine Aubry. « Il faut quand même se rappeler que c'est François Mitterrand qui a abaissé l'âge de la retraite de 65 à 60 ans. Entre ça et les 35 heures, on aurait beaucoup moins de problèmes ! », a lancé le président devant les militants UMP. Nicolas Sarkozy a ainsi confirmé ce que serait son principal angle d'attaque contre une gauche « archaïque » en 2012. Le chef de l'Etat a également activé les clubs et cercles de réflexion de la majorité pour lui fournir la trame d'un nouveau projet. L'UMP entend ainsi relancer dès l'automne les « conventions thématiques » qui avaient « arm頻 la campagne de 2007, selon un participant aux réunions du lundi à l'Elysée, où Nicolas Sarkozy prépare son offensive, prévue fin 2011, après la séquence de la présidence française du G20.

latribune.fr

26 Mai 2010, 23:22

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