L'Inde confrontée à la défiance des investisseurs

L'extrême nervosité qui frappe les marchés financiers va-t-elle contraindre l'Inde à remettre à plus tard son programme de cession en Bourse de groupes étatiques ? Si l'on en juge le montant des sorties nettes de capitaux étrangers - 1,6 milliard de dollars - qui ont entamé le marché action indien ces deux dernières semaines, cette éventualité n'est pas à exclure. «Les investisseurs quittent les marchés émergents, notamment ceux sur lesquels ils étaient revenus l'an dernier comme l'Inde et la Chine», confirme un gérant. « Si le contexte reste ce qu'il est, c'est-à-dire extrêment volatile, je ne serai pas surpris que l'Inde reporte elle aussi son programme d'IPO », surenchérit un autre expert. Ces récents retraits de capitaux suscitent également des interrogations du côté des autorités. Celles-ci ne cachent pas qu'elles vont devoir réaliser plus d'efforts qu'auparavant en vue de s'assurer le succès des prochaines IPO, notamment celles de Coal India et d'Enginers India, toutes deux programmées pour le mois de juillet. « Le gouvernement a réalisé qu'il lui fallait s'attirer les sympathies des courtiers s'il voulait s'assurer une participation suffisamment large des investisseurs et satisfaire ses objectifs », a reconnu le secrétaire d'état en charge de ces cessions. Le ton a donc quelque peu changé. Jusqu'à présent le sous-continent n'avait pas eu à se plaindre dans ce domaine. L'introduction du groupe de services aux collectivités NTPC avait par exemple été sursouscrite 1,2 fois, en février. Celles de IL&FS Transportation Networks et de Pradip Overseas l'avaient été pour leur part de respectivement 33 et 13,7 fois en mars dernier. En outre, selon Bloomberg, les actions récemment cotées auraient en moyenne enregistré une hausse de 6,2 % au cours de leur premier mois de cotation, soit trois fois plus que les IPO américaines. Qu'en sera-t-il de la suite ? « Le gouvernement s'est engagé à poursuivre son programme, mais il n'est cependant plus aussi pressé qu'avant, relativise le directeur d'une banque française sur place, «la concession de la licence 3G de téléphonie mobile a en effet permis de collecter 15 milliards de dollars, le double au moins de ce à quoi il prétendait.» Marjorie Bertouille
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.