Un vent de reprise souffle sur les défilés à Paris

La Fashion Week, semaine des défilés de prêt-à-porter féminin, s'ouvre mardi à Paris dans une conjoncture économique curieuse. Après deux années noires, en 2008 et 2009, le marché de la mode européenne est balayé par un léger vent de reprise. En Italie, les ventes ont progressé de 6,5 % en 2010 à 60,2 milliards d'euros, selon les estimations de la Chambre de mode italienne. Le « Made in Italy » n'a toutefois pas recouvré la santé d'avant la crise. En France, les exportations de mode féminine ont elles aussi progressé, de 2,6 % à 2,4 milliards d'euros. « C'est un signe encourageant », veut croire le secrétaire général de la Fédération du prêt-à-porter féminin, François-Marie Grau.Les acheteurs japonais sont de retour : les exportations vers le Japon ont bondi de 26 % en 2010. Le pays demeure le premier des clients non-européens de la mode « made in France » (6 % des exportations en 2010, contre 5 % en 2009), devant les États-Unis (7 %) où les exportations françaises ont progressé de 22 %. « Et lorsque que le marché de la mode repart aux États-Unis, il est habituel qu'il en fasse autant en France », observe le président de la Fédération du prêt-à-porter féminin, Jean-Pierre Mocho.Look au rabaisEn France, tous les commerçants de mode féminine attendent cette reprise. Et de pied ferme. Car, le marché estimé à 11 milliards d'euros est resté en berne en 2010, affichant un recul de 0,2 % en valeur, après celui de 3,7 % en 2009. Rien n'y a fait. Pas même la mode de la « p'tite robe », dont les ventes se sont envolées de 19 %, en volume, après + 16 % en 2009, ou l'engouement pour le short porté par les jeunes filles comme une mini-jupe (+ 15 %). Les Françaises ont boudé les pantalons et les jeans (- 15,3 %), préférant acheter sacs (+ 4,4 %) et chaussures (+ 1,8 %) pour renouveler leur look à moindres frais. Résultat : le budget moyen consacré par les femmes aux vêtements a reculé à 421 euros. Qu'en sera-t-il en 2011 ? La consommation européenne risque d'être encore faible. La Fédération du prêt-à-porter féminin table toutefois sur une progression des ventes. Mais elle s'inquiète de la demande intérieure. Les consommatrices sont toujours plus enclines à patienter pour acheter en soldes. En 2010, soldes et promotions ont représenté 33,6 % des ventes de mode féminine. Les Françaises pourraient y avoir recours davantage encore en 2011 si les prix augmentent. La flambée des matières premières, dont le coton, la soie, la laine et les fibres synthétiques, pourrait se traduire par une hausse des prix de vente. À moins que les distributeurs et les fabricants ne rognent sur leurs marges pour sauver leurs ventes. Juliette Garnie
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