En Floride, l'abandon du projet de TGV douche les espoirs français

Les acteurs français du ferroviaire peuvent remiser leurs ambitions en Floride. Le projet de réalisation d'une ligne à grande vitesse entre Orlando et Tampa, auquel Alstom, Veolia et la SNCF s'étaient portés candidats, vient d'être torpillé par le nouveau gouverneur de l'État. Arguant d'un coût probablement sous-estimé et de prévisions de recettes jugées surestimées, le Républicain Rick Scott a annoncé l'abandon du projet et renoncé aux 2,4 milliards de dollars de fonds fédéraux promis pour la ligne. « Bien sûr, nous sommes déçus », soupire un des candidats français. « Le marché américain demande de la patience, aucun projet de grande vitesse n'est jamais sorti, et je crois que c'est la troisième annulation en Floride ».Pour ce premier tronçon, qui devait être suivi d'un prolongement de la ligne entre Orlando et Miami, les ténors français du ferroviaire s'étaient présentés en ordre dispersé au sein de trois des huit groupements candidats. La SNCF avait choisi un attelage américain, comprenant le groupe de BTP Bechtel et Amtrak, la compagnie publique de transport ferrovaire locale. Alstom était pour sa part associé à Virgin et Vinci. Veolia comptait concourir avec Siemens et le groupe de BTP suédois Skanska.L'abandon de cette ligne représente un sérieux revers pour l'administration Obama, qui espère rendre accessible à 80 % des Américains des lignes à grande vitesse d'ici à 25 ans. Mais un bon connaisseur du dossier ne réfute pas les questions en suspens sur le modèle économique du projet. « Sur ce genre de trajets courts, il faut faire des tarifs très bas pour être compétitif par rapport à la voiture. On ne savait pas si l'appel d'offres, qui devait être publié courant 2011, aurait prévu une subvention d'exploitation ».Problèmes budgétairesLe projet de TGV entre San Francisco et Los Angeles, lui, progresse : l'État de Californie va recueillir des manifestations d'intérêt non engageantes auprès de groupes industriels. Mais un observateur s'attache à tempérer tout excès d'optimisme, a fortiori dans un État au budget aussi précaire que celui de la Californie. Il en vient même à pronostiquer que « le premier projet de grande vitesse américain se fera avec un financement chinois ou coréen ». Olivier Hensge
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