Art à tous les étages à la Société Générale

« Rendez-vous à l'éléphant ! » : ce code, connu de tous les salariés de la Société Généralecute; Générale qui travaillent dans les tours de la banque, à La Défense, ne fait pas référence à un quelconque restaurant du parvis, mais à un éléphant, un vrai, ou plutôt une sculpture, qui trône dans l'entrée du bâtiment, oeuvre de Barry Flanagan. Comme la grande ellipse rouge, de Tom Carr, elle aussi dans le hall, et les oeuvres-tableaux de Pierre Alechinsky ou de Pierre Soulages dans une salle de réunions, séries de photos d'un jeune artistes chinois ou d'un photographe aussi reconnu que Marc Riboud, exposées au détour d'un couloir ou aux abords des ascenseurs, ou encore peinture de Felice Varini, bleu, blanc, rouge, qui drape un couloir menant au dehors. Tous les joyaux de la collection sont exposés à la vue de tous, sur les trente-six étages de chacune des trois tours. Si le mécénat artistique des entreprises vise d'abord à célébrer les artistes, sans oublier de projeter une image emblématique à l'extérieur, ici, l'initiative s'adresse d'abord aux salariés. « Débutée en 1995, la collection avait pour but de séduire les salariés qui devaient déménager de Paris pour venir à La Défense », raconte Angélique Aubert, l'actuelle responsable artistique. Une fois commencée, cependant, la collection a vécu seule, pour être ensuite relancée en 2004. Depuis, les achats se sont multipliés, à raison d'un budget de 300.000 euros par an. « Et se sont maintenus, même en temps de crise », précise-t-elle. Jamais, même en période de turbulence, les syndicats ne se sont plaints de ces acquisitions. Au contraire « ils disaient, montrez-nous ! », relève de son côté Hafida Guenfoud-Duval, la directrice du mécénat artistique et du sponsoring de la banque. Non seulement les conférences sur l'art organisées par l'entreprise font salle comble dans les tours et le concours photos suscite des vocations à travers la planète finance, dans les filiales étrangères de la banque, mais, anecdote révélatrice, le fameux éléphant, prêté aux Abattoirs, un musée de Toulouse, a été réclamé à cor et à cri, via un blog lancé par les salariés ! Autant dire que la collection vit à travers le personnel de la banque, qui s'est approprié les oeuvres, les a intégrées dans son quotidien. Au point que la Générale a décidé de lancer une nouvelle initiative, celle de constituer des binômes, salarié-expert artistique extérieur, pour recommander au comité d'acquisitions piloté par la direction générale l'achat de nouvelles oeuvres dans les mois qui viennent. Pour que l'heureux salarié puisse aller donner le chèque à l'artiste, mais surtout dire à ses collègues : « C'est moi qui ai fait acheter cette oeuvre »... « Je suis persuadée que chaque salarié a du talent », assure à cet égard Hafida Guenfoud-Duval. Il s'agit, aussi à travers l'art, de le faire éclore. Et il n'est plus question aujourd'hui de priver le public en général de ce talent. Les oeuvres seront bientôt regroupées pour des journées portes ouvertes. De même, l'institution s'est associée avec des musiciens, cette fois, pour attirer des jeunes de Nanterre et de Val-de-Fontenay dans ses tours. « La banque est dans son rôle sociétal, en dehors du métier de la banque », résume Hafida Guenfoud-Duval. Le public devrait plébisciter.
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