Nouveau coup de massue sur les bonus à la Deutsche Bank

La Deutsche Bank met de plus en plus ses banquiers vedettes à la diète. Elle a annoncé ce lundi 27 août l’adoption d’une politique de bonus plus sévère. En rejoignant la première banque d’Allemagne, les hauts cadres fraîchement  débauchés se voyaient jusqu’à récemment attribuer un certain nombre d’actions Deutsche Bank. Et ce, en guise de compensation des titres auxquels ils avaient renoncé en quittant leur précédent employeur. A présent, l’institution de Francfort explique que ces enveloppes de bienvenue seront vides.La Deutsche Bank s’attaque à une véritable tradition de l’univers financierLa Deutsche Bank prouve ainsi qu’elle n’a pas peur de s’attaquer au statu quo, car cette pratique est une véritable tradition dans l’univers financier. Fin juillet, Anshu Jain, coprésident du directoire de la banque, assurait d’ailleurs : « Nous croyons dur comme fer que l’ensemble de l’industrie [financière] devra réviser son modèle de rémunérations », en évoquant à ce propos un changement culturel guidé par la Deutsche Bank. Il faut dire que la banque allemande doit aussi se serrer la ceinture… A l’annonce de ses mauvais résultats le mois dernier, elle s’est engagée dans un vaste plan d’économies de 3 milliards d’euros, avec dans la foulée la suppression de 1900 postes.Un porte-parole de la Deutsche Bank a précisé que cette mesure est entrée en vigueur en janvier dernier et qu’elle concerne tous les nouveaux cadres impliqués dans les activités de marché de la banque.Un spécialiste en ressources humaines interrogé par le Financial Times a alors averti que de nombreux talents chevronnés pourraient se détourner de l’institution de Francfort, ne voulant pas voir les titres qu’ils ont touchés auprès d’autres banques partir en fumée sans compensation. Des experts en rémunération ne partagent pas cet avis. Même s’ils décrivent cette mesure comme exceptionnelle, voire même unique, ils estiment qu’elle pourrait bientôt faire école. Une nouvelle manière de réduire les bonus des banquiersEt pour cause, depuis la crise financière de 2008, les banques européennes subissent les pressions des investisseurs, des dirigeants politiques, ainsi que des autorités de régulation afin de responsabiliser davantage leurs salariés, en particulier dans la banque d’investissement. Pour se faire, elles ont notamment renforcé la partie différée de leurs bonus, indexée sur le résultat de long terme de la banque. Et si les résultats ne sont pas à la hauteur des prévisions, elles ont l’autorité de réduire voire même de destituer le salarié de son bonus. Ainsi, des banques britanniques comme HSBC, Royal Bank of Scotland (RBS) et Lloyds Banking Group ont eu recours à cette pratique : détenu à 82% par le gouvernement britannique, RBS a retenu les bonus de près de 35 salariés, contre dix cas avérés chez HSBC.De son côté, la banque helvétique UBS a été la première à user de cette méthode en 2008. Elle a indiqué avoir conservé 204 millions de francs suisses de bonus différés au total en 2011. Et ce n’est que le début… Si l’on en croit les experts en rémunérations cités par le Financial Times, ces retenues sur bonus devraient monter en flèche à la suite de la série de scandales qui ont éclatés récemment, en particulier la manipulation du Libor et les affaires de blanchiment d’argent.JP Morgan Chase en est d’ailleurs une parfaite illustration : la banque américaine a refusé de verser des bonus aux employés impliqués dans les pertes de trading de son bureau de Londres, d\'un montant de 5,8 milliards de dollars. 
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