Angela Merkel pourra gouverner avec les libéraux

llemagneCe que nous avons réussi est formidable ! » Angela Merkel ne cachait pas hier soir sa satisfaction. Selon les premières estimations, les Allemands, qui renouvelaient hier leur Bundestag, ont donné satisfaction à son désir de gouverner avec les libéraux du FDP. Les sondages sortie des urnes, réalisés par les deux chaînes de télévision publiques, accordaient en effet 33,5 % à la CDU et un score compris entre 14,6 et 14,8 % au FDP, ce qui serait suffisant pour obtenir une majorité absolue de 320 à 323 sièges au Bundestag. Si le parti de la chancelière, la CDU, avec sa s?ur bavaroise CSU, reculait de près de 2 points au regard de 2005, les libéraux pouvaient se proclamer hier les grands vainqueurs du jour. virage à droiteLa formation conduite par Guido Westerwelle progresse de plus de 5 points en quatre ans et obtient le meilleur score de son histoire, effaçant son précédent record de 1961, 12,8 %. Si ces chiffres se confirment, l'Allemagne réaliserait donc un vrai virage à droite. Le FDP a déjà réclamé de nombreux postes ministériels et Angela Merkel devra sans doute donné satisfaction à plusieurs promesses faites aux libéraux, notamment en matière d'assouplissement du droit du travail et de fiscalité. Les baisses d'impôts promises par le FDP risquent cependant de donner lieu à certaines frictions compte tenu de l'état des finances publiques. La chancelière, tout en saluant « le changement de gouvernement », a d'ailleurs prévenu qu'elle souhaitait rester « la chancelière de tous les Allemands. Et d'ajouter que « beaucoup de travail attend » la nouvelle coalition.À gauche, le choc est rude pour les sociaux-démocrates du SPD à qui les derniers sondages prédisaient entre 25 % et 27 % des voix et qui rêvaient d'une remontée de dernière heure comme en 2005. Avec un score compris entre 22,7 % et 23,3 %, le SPD réalise son pire score de l'après-guerre et écrit une nouvelle page de la crise de la social-démocratie européenne. Dès hier soir, le candidat du parti, Frank-Walter Steinmeier, a reconnu sa défaite et s'est présenté comme chef de l'opposition. Mais après une telle déroute, les critiques à son encontre ne devraient pas manquer. Le maire de Berlin, Klaus Wowereit, a ainsi réclamé, à peine ce résultat connu, une reconstruction du SPD sur un profil plus social. Il est vrai que Klaus Wowereit gouverne avec Die Linke, le parti des déçus du SPD, et des ex-communistes de la RDA à Berlin et que ce parti a réalisé un excellent score estimé entre 12,5 % et 12,9 %, contre 8,7 % en 2005. Les Verts, avec un résultat compris entre 10,2 % et 10,6 % (contre 8,1 % en 2005), profiteraient également du rejet par l'électorat de la politique de grande coalition du SPD en réalisant, comme le FDP et Die Linke, le meilleur score de leur histoire. Au-delà du renouvellement d'Angela Merkel, le succès des trois partis d'opposition montre que ce scrutin aura en effet été marqué par une claire défaite pour la formule de grande coalition bâtie en 2005. n
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.