Le G20 ouvre les chantiers de l'après-Pittsburgh

Ça a march頻, se sont félicités les dirigeants du G20, dans leur communiqué final à l'issue du sommet de Pittsburgh, en fin de semaine dernière. Les promesses et l'unité affichées, au cours de cette troisième rencontre en moins d'un an des pays industrialisés et émergents, risquent pourtant d'être rapidement mises à l'épreuve. « Rééquilibrage de la croissance », changes, climat, protectionnisme, dette publique ou la mise en application des réformes financières sont en effet autant de défis que les pays du G20 vont à présent devoir relever. Or la déclaration finale publiée à Pittsburgh, certes longue ? elle compte 23 pages ? est peu prolixe sur ces sujets, se limitant à énumérer des principes généraux. Dans le domaine de la régulation bancaire, elle reprend à son compte les propositions du fonds de stabilité financière (lire « La Tribune » du 26 septembre). Mais dans les détails, par exemple sur l'harmonisation des normes de fonds propres entre banques européennes et américaines, ou sur l'application des nouvelles régles sur les bonus, tout reste à écrire.échange d'informationsCes nouveaux chantiers devraient figurer très vite au menu des dirigeants du G20, qui se retrouveront à la fin de la semaine à Istanbul à l'occasion des assemblées annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale. Pour prolonger la relative cohésion de leurs efforts de relance, ces puissances économiques vont s'échanger des informations sur leurs plans de croissance respectifs d'ici la fin de l'année, a prévenu le Premier ministre australien, Kevin Rudd, à l'issue du sommet. Il n'a toutefois pas précisé si ces examens croisés porteraient aussi sur les questions de politique des changes, notamment celles de la Chine et des États-Unis, dont s'inquiètent leurs partenaires commerciaux.Alors que le déficit fédéral est attendu au-dessus de 1.000 milliards de dollars tant pour l'exercice fiscal 2009 que 2010, Washington entend progressivement supprimer, son soutien à l'économie, mais à un rythme qui dépendra de la vigueur de la reprise. Au total, les pays du G20 ont consacré plus de 2.000 milliards de dollars aux volets fiscaux de leurs plans de relance respectifs et leur endettement a bondi de 9.000 milliards de dollars depuis qu'a éclaté la crise des subprimes. Le FMI tablant sur une croissance mondiale d'un peu moins de 3 % en 2010, les responsables économiques « devraient alors se concentrer sur leur stratégie de sortie, une question qui n'a pas vraiment été à l'agenda » de Pittsburgh, note Il Sakong, le président de la commission de coordination du G20 qui aura lieu en Corée l'an prochain.D'ici là, le rendez-vous de Copenhague en décembre, sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, constituera un test concret sur la capacité des pays du G20 à s'entendre. À Pittsburgh, Nicolas Sarkozy a estimé que les pays émergents avaient désormais « plus de droits mais également plus de devoirs ». « Copenhague, c'est aussi leur affaire », a martelé le président de la République.
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