La vente de Yoplait est enfin lancée !

Chiffre d'affaires par pays, bénéfice, endettement... la santé financière de Yoplait n'a désormais plus aucun secret pour les candidats au rachat de la marque à la petite fleur. Ceux-ci ont dû faire preuve de patience. Le document officiel de vente, qui devait initialement être envoyé le 13 décembre par le fonds d'investissement vendeur, PAI, n'a finalement été posté que la semaine dernière, juste avant Noël. Entre temps, le patron de Yoplait, Lucien Fa, s'est rendu plus d'une semaine au Canada pour finaliser le rachat de Liberté (130 millions d'euros de chiffre d'affaires), un producteur local de yaourt biologique. « Il voulait mettre la dernière main à ce document de vente qui concerne son entreprise », explique-t-on dans l'entourage de PAI. Les informations collectées n'apportent rien de bien neuf à des candidats qui s'intéressent pour la plupart à Yoplait depuis longtemps. Mais le calendrier se précise. « Nous voulons recevoir les dossiers dans la deuxième quinzaine de janvier pour définir le profil du candidat en février et faire un choix final en mars », indique-t-on chez PAI. Il faudra donc attendre février pour savoir quelle place prendra Sodiaal (qui détient la moitié du capital de Yoplait avec PAI) dans le nouvel ensemble. Si c'est un fonds d'investissement, la coopérative gardera ses 50 % et fonctionnera comme avec PAI aujourd'hui. Si c'est une entreprise déjà présente dans le yaourt comme General Mills, l'opération dégagera des synergies et Sodiaal n'aura qu'à céder une faible partie de ses parts pour donner les commandes opérationnelles au repreneur. Enfin si c'est un groupe peu ou pas présent dans les yaourts, celui-ci devra investir et procéder à une augmentation de capital, ce qui diluera la part de Sodiaal. Pour le moment, si la coopérative parait prête à devenir minoritaire dans le futur holding de contrôle du numéro deux mondial du yaourt, elle souhaite cependant continuer à toucher la moitié des royalties issues de la production sous licence à l'étranger, soit ?3 des 4 milliards d'euros de chiffre d'affaires de Yoplait.Dossier hautement politiqueMais le nombre de candidats pourrait gripper les rouages du calendrier. Approchés par quatre banques (Morgan Stanley pour Yoplait, BNP Paribas et Rothschild pour PAI, HSBC pour Sodiaal) ils sont plusieurs dizaines, dont Pepsi, Nestlé, Unilever, Lala, Mengniu... La plupart de ces groupes étrangers auraient demandé au Fonds Stratégique d'Investissement de les aider dans ce dossier hautement politique. Le fromager français Lactalis, qui a été le premier à montrer son intérêt pour Yoplait en proposant 1,4 milliard d'euros pour la totalité de la marque, n'aurait pas reçu le document officiel de vente. Lui joue la carte patriotique auprès du gouvernement et attend son heure. Sodiaal, de son côté, vient enfin de finaliser le rachat d'Entremont après des mois de tergiversations et d'intervention gouvernementale, notamment à propos de la dette de 350 millions d'euros du leader de l'emmental. Celle-ci sera en partie absorbée par les banques créancières d'Entremont et en partie transformée en ORA (obligations remboursables en actions). Le groupe coopératif devient ainsi le deuxième collecteur de lait en France, juste derrière Lactalis.
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