La sortie de l'euro fait recette en Allemagne

Depuis quelques semaines, on ne voit que lui durant les talk shows de début de soirée des chaînes de la télévision publique allemande : Hans-Olaf Henkel, 70 ans, ancien « patron des patrons » allemand et à ce titre crédité dans l'opinion d'une certaine compétence sur les questions économiques et financières. Cette année, s'il a été un des invités les plus sollicités, il le doit à son plaidoyer pour la fin de l'actuelle zone euro.« Je propose de diviser l'euro en deux parties, qui reflètent les différences de mentalité des pays impliqués, une zone nord autour de l'Allemagne, des pays du Benelux et de la Scandinavie, dont le respect de la stabilité de la monnaie et la discipline budgétaire serait incarnés par un « nord-euro » fort ; et une zone sud autour de la France, de l'Espagne et de l'Italie ? déjà connus comme le « Club Med » ? et dont la variante « euro faible » correspondrait à leur joie à la dépense et au talent d'improvisation en matière monétaire de ces pays », lance-t-il tout de go dans son best-seller : « Sauvez notre argent ». Il resterait à se mettre d'accord sur lequel de « ces deux euros flexibles » devrait imprimer de nouveaux billets et frapper de nouvelles pièces, l'ancien patron allemand s'imaginant volontiers que « le rameau d'olivier » orne « l'euro faible » (ou « euro franc » par opposition à un « euro mark »...) des pays de l'olivier du sud. Vague d'inquiétudeComme quelques autres experts, il surfe sur la vague d'inquiétude et d'aversion envers la monnaie unique qui se déploie dans la population allemande (notamment parmi les personnes âgées), a fortiori depuis le vif débat sur le sauvetage de la Grèce. 49 % des Allemands aimeraient le retour du deutschemark, contre 41 % qui y sont hostiles, selon un sondage de l'institut YouGov publié dimanche par le tabloïd « Bild ». 60 % des Allemands considèrent de toute façon, selon un autre sondage (Infratest dimap), que l'euro leur cause plus d'inconvénients que d'avantages. Si l'ancien patron d'IBM Allemagne, Hans-Olaf Henkel, prône une sortie de la zone euro des « bons élèves » autour de l'Allemagne, un autre invité chouchou des médias allemands, Max Otte, professeur d'économie à l'Université de Worms, préfère lui une sortie des « Piigs » (Portugal, Irlande, Italie, Grèce et Espagne) de la zone (voir ci-dessous). Les professeurs qui contestent devant la Cour constitutionnelle allemande les aides à Athènes, plaident eux aussi pour que ce pays quitte l'euro et réintroduise la drachme. Frank Paul Webe
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