KBL : les candidats se bousculent de nouveau

Un nouvel épisode débute dans le feuilleton de la vente de KBL European Private Bankers (KBL EPB). Depuis deux semaines, la banque privée du groupe belge KBC n'a officiellement plus de repreneur. Le conglomérat indien Hinduja, à qui l'actif était promis depuis mai 2010, s'est fait éconduire il y a quinze jours par l'autorité de régulation luxembourgeoise, la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF). « Hinduja n'a pas été en mesure de fournir toutes les informations financières exigées par la CSSF. Il y avait un problème de transparence », explique-t-on au sein de KBC.L'annonce de la rupture des négociations a réveillé l'appétit de nombreuses institutions financières, qui ont repris contact avec la banque mandatée pour l'opération, JP Morgan. Les nouveaux prétendants attendent désormais le feu vert de KBC, qui n'a pas encore remis officiellement en vente son activité. « Nous examinons les différentes options qui s'offrent à nous », se limite à indiquer le groupe. L'issue de cette réflexion ne laisse guère de place au doute, puisque la cession de KBL fait partie du plan de restructuration convenu avec la Commission européenne pendant la crise. Toutefois, « KBC pourrait décider de conserver une part minoritaire du capital pour rassurer les autorités », glisse un proche du dossier.D'après nos informations, le fonds d'investissement américain KKR et les banques helvétiques Credit Suisse et Julius Baer, déjà présents lors de la première mise en vente, lorgnent de nouveau KBL. Des grandes banques universelles comme HSBC et Santander regarderont également le dossier.Ménager les régulateursEn revanche, parmi les deux groupes français en lice l'an dernier, Crédit Agricolegricole et Société Généralecute; Générale, seul le premier pourrait tenter de nouveau sa chance. « La clientèle de KBL ne correspond pas au modèle de Société Généralecute; Générale Private Banking, qui vise des plus gros patrimoines », explique une source proche de la banque de La Défense. BNP Paribas se heurterait pour sa part aux autorités de la concurrence s'il rachetait KBL, en raison de sa présence déjà forte en Belgique et au Luxembourg.De son côté, KBC tentera, comme en 2010, d'obtenir le meilleur prix de sa filiale, tout en ménageant les autorités de régulation des 10 pays dans lesquels KBL est présent. Pour l'emporter, Hinduja avait mis à l'époque 1,35 milliard d'euros sur la table. D'aucuns estiment que le chèque sera cette fois inférieur. « Entre 1 et 1,1 milliard », calcule un bon connaisseur du dossier. « Ce qui représente entre 2,06 % et 2,26 % de sa masse d'actifs sous gestion, contre 2,9 % offert par Hinduja. » Au 31 décembre 2010, KBL gérait 48,6 milliards d'euros d'encours, dont plus de 3 milliards en France.
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