Services technologiquesXerox s'apprête à faire un bond de géant dans les services. Trois mois après en avoir pris la direction générale, Ursula Burns a annoncé hier la plus large acquisition jamais réalisée par le premier fabricant mondial d'imprimantes numériques : celle pour 6,4 milliards de dollars (4,4 milliards d'euros) d'Affiliated Computer Services (ACS). Basé à Dallas (Texas), ACS est un spécialiste du BPO (« Business Process Outsourcing »), activité consistant à gérer la sous-traitance de fonctions d'administrations publiques et d'entreprises ? telles que la gestion des feuilles de paie ou le recouvrement de créances ? afin d'en réduire les coûts.les atouts d'acsGrâce à ce rachat qui doit être bouclé au premier trimestre 2010, Xerox va tripler ses activités dans les services, à 10 milliards de dollars. L'entité combinée réalisera un chiffre d'affaires de 22 milliards de dollars, dont 17 milliards seront récurrents grâce à des contrats pluriannuels. Après avoir accusé un repli de ses revenus au cours des trois derniers trimestres, Xerox entend diversifier davantage ses activités et faire profiter de sa présence internationale à ACS qui réalise 90 % de ses ventes aux États-Unis. ACS a plusieurs attraits : alors que le marché annuel du BPO augmente en moyenne de 5 % et est estimé à 150 milliards de dollars, la société a vu ses ventes augmenter de 5,9 % à 6,5 milliards de dollars lors de son exercice achevé au 30 juin. De plus, elle revendique le titre de premier fournisseur de services en ligne sous-traités auprès des administrations publiques américaines, ce qui devrait notamment permettre à Xerox de profiter de la numérisation du système de santé. « Cette acquisition va transformer Xerox », se félicite Ursula Burns, insistant sur le fait que le groupe va devenir le numéro un mondial de la gestion des documents professionnels.les analystes divisésAvec cette opération, Ursula Burns prolonge la métamorphose de Xerox initiée par Anne Mulcahy, directrice générale du groupe de 2001 jusqu'en juillet dernier, et qui préside toujours son conseil d'administration. Lorsque Anne Mulcahy a pris les rênes de Xerox, le géant des photocopieurs était en quasi faillite. L'émergence du numérique, l'agressivité de concurrents tels que Canon et Hewlett-Packard et des fraudes financières ont ébranlé ses activités et la réputation de l'entreprise. Mulcahy pilote une restructuration drastique ? Xerox compte actuellement 54.000 collaborateurs contre 95.000 à son arrivée ?, procède à son désendettement et se sépare d'activités historiques telles que les imprimantes à jet d'encre.Le redressement de Xerox est patent mais la crise a contraint le groupe à prolonger sa rationalisation : l'an dernier, il annoncé la suppression de 3.000 postes, puis a démarré en mars un plan d'économie portant sur 300 millions de dollars. Dans ce contexte, la reprise d'ACS divise les analystes. Les plus pessimistes craignent que l'opération fragilise le bilan de Xerox, serve à masquer une dégradation plus brutale qu'attendu de ses activités traditionnelles dans les mois à venir, et estiment que la prime de 34 % offerte n'est pas justifiée. La marge opérationnelle d'ACS s'inscrivant à 10,7 %, la société de Bourse Exane juge en revanche que Xerox paye l'entreprise à « un niveau normal ». La société de 74.000 employés demeurera indépendante au sein de Xerox. De fait, son intégration devrait avoir un impact positif dès 2010 sur les résultats de Xerox et permettre à l'entité combinée de réaliser jusqu'à 400 millions de dollars de synergies par an. n

latribune.fr

29 Sept 2009, 1:43

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