René Ricol, urgentiste des entreprises en souffrance

Les entreprises en mal de financement ont leur Samu. René Ricol, qui hier a transmis son maroquin à son successeur Gérard Rameix, n'a eu de cesse, depuis près d'un an, de trouver des solutions d'urgence pour éviter la mort, ou la déchéance, de milliers d'entreprises. Auteur, à la demande de Nicolas Sarkozy, du rapport sur la crise financière ? il fut l'un des premiers, il y a un an, à stigmatiser l'importance de l'effet bonus dans la prise de risque inconsidérée des banques ?, René Ricol a réussi à convaincre que la thérapie par traitement de choc d'une entreprise est suffisamment efficace pour que le gouvernement décide de pérenniser la médiation.Au rythme bimensuel de son « rapport d'activit頻, le médiateur du crédit, que certains chefs d'entreprise n'ont pas hésité à appeler « Robin des Bois », fait le bilan de l'ensemble des plaies qu'il a pansées. Le dernier en date, le 21 septembre, indiquait que, depuis son lancement, la médiation a « ainsi contribué à conforter près de 7.162 sociétés dans leur activité, débloquer 1,47 milliard d'euros de crédit, et préserver 148.272 emplois en France ».manque de fonds propresCet « ami » du président de la République, avec un ton direct, voire provocateur, sait faire du pragmatisme un absolu. La première vertu de la médiation est d'asseoir autour de la table, localement, les banquiers, les responsables de la Banque de France, les trésoriers-payeurs généraux, les associations patronales, et d'imposer la recherche d'une solution. Mais pas question de jouer contre les banques : « Le succès de la médiation est aussi celui des banquiers et des assureurs crédit », a-t-il déclaré hier, lors de la cérémonie de passation de pouvoir. Au cours de ses 22 voyages en régions à la rencontre de la médiation et de plus d'une centaine de patrons, René Ricol a pris le pouls des difficultés des entreprises et a mis très tôt le doigt sur le danger du quasi-retrait des assureurs crédit, obtenu la création d'un dispositif adapté ; il a aussi senti la nécessité d'élargir le dispositif de la médiation aux créateurs d'entreprise et aux repreneurs. Il a enfin observé que, au-delà des difficultés liées au crédit, ce sont de fonds propres dont les entreprises, notamment les PME, ont besoin. Et, là encore, poussé le gouvernement à concevoir des réponses adaptées. G. L. S.
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