PortugalJosé Socrates entend bien poursuivre les réformes qu'il a entamées durant les quatre ans de son premier mandat. Vainqueur avec son parti du scrutin législatif de dimanche (PS, 36,6 % des voix), Socrates doit logiquement être appelé à constituer un nouveau gouvernement. Le résultat qualifié « d'extraordinaire » par le Premier ministre lui-même révèle surtout un vrai malaise au sein de la société. Car les socialistes, ne disposant plus de la majorité absolue au Parlement, vont être contraints à des compromis. Une nouvelle donne politique qui place José Socrates dans l'obligation de man?uvrer habilement pour former un gouvernement et maintenir ensuite sa cohésion. Or le temps presse, car l'économie portugaise est à la dérive. Le déficit atteindra 5,9 % du PIB à la fin de l'année (2,7 % en 2008) selon l'Institut national de la statistique, et la Commission européenne a annoncé hier qu'elle va entamer une procédure pour déficit excessif contre le Portugal en novembre. Un carton jaune symbolique mais qui n'allège pas le climat de crispation. signes encore timidesAutre grand sujet d'inquiétude, le chômage qui atteint 9,2 % de la population active et qui devrait franchir le cap des 11 % en 2010, selon l'OCDE. Autre mauvais indicateur, le déficit commercial extérieur qui s'élève à 8,4 milliards d'euros et est l'un des cinq plus importants en Europe. Les signes encore timides de la reprise (+ 0,3 % du PIB au deuxième trimestre 2009) ne suffisent pas à apaiser le monde des affaires, qui a réclamé hier, par la voix de l'une des principales confédérations patronales, un appel à la « stabilit頻, nécessaire aux investisseurs, au lendemain des législatives qui ont privé le Premier ministre socialiste, José Socrates, de sa majorité au Parlement. Une seule certitude à ce stade, le Premier ministre portugais continuera les investissements et les grands travaux prévus : TGV, nouvel aéroport de Lisbonne. La première urgence est cependant de faire voter le budget 2010, repoussé à février-mars prochains pour cause d'élection. Mais en raison des municipales du 11 octobre et de la complexité constitutionnelle, il y a peu de chance de connaître le nouvel exécutif avant la fin du mois prochain. Marie-Line Darcy

latribune.fr

29 Sept 2009, 1:42

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