Deutsche Bank détient la majorité de la Postbank

Plus de deux ans après leurs fiançailles, Deutsche Bank et Postbank se marient. Ce vendredi, la première banque allemande a annoncé qu'elle possédait d'ores et déjà la majorité du capital de l'ancienne filiale bancaire de la poste allemande. L'offre publique d'achat à 25 euros par titre ne s'achève certes que lundi, mais le public a déjà apporté près de 21,48 % du capital à la Deutsche Bank qui possédait depuis l'automne 2008, un peu moins de 30 % de la Postbank. Autrement dit, plus de 70 % des titres du flottant ont été apportés dans le cadre de l'offre publique. C'est un succès pour le président de la Deutsche Bank, Josef Ackermann, qui avait joué serré dans cette affaire. Sa banque devra en effet en février 2012 payer au prix de 45 euros par titre une obligation convertible émise par la Deutsche Post pour 39,5 % du capital de Postbank. Or ce prix, raisonnable voici deux ans, est presque le double du prix du marché. Attendre ce moment pour lancer une OPA obligatoire aurait donc signifié payer le prix fort pour la Deutsche Bank. Différences culturellesDu coup, le 12 septembre, dans la foulée de l'annonce d'une augmentation de capital de 9,8 milliards d'euros, Josef Ackermann a décidé de lancer une offre volontaire à un prix proche du prix du marché. Le risque était que les investisseurs préfèrent attendre 2012, malgré tout. Tel n'a donc pas été le cas et Josef Ackermann a gagné son pari, même si Postbank coûtera au final 6,3 milliards d'euros.Postbank devrait être consolidé dans le bilan de Deutsche Bank dès cette année. Il s'agit pour cette dernière d'une acquisition importante : Postbank est la première banque de détail privée en Allemagne, la troisième du marché après les caisses d'épargne et les banques mutualistes. La Deutsche Bank se germanise donc un peu et dépendra un peu moins à l'avenir de sa division phare, celle de la banque d'investissement. En attendant, la collaboration entre les deux établissements, culturellement très différents dans leurs clientèles et leurs méthodes, ne sera pas aisée. Romaric Godin, à Francfort
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