Le marché reste dominé par la composante macroéconomique

Les places boursières continuent de broyer du noir. Les craintes d'une contagion de la crise irlandaise aux autres pays fragiles de la zone euro, Espagne et Portugal en tête, ont semé la panique la semaine dernière. Le CAC 40 a clôturé vendredi en baisse de 0,84 % à 3.728,65 points. L'indice a même enfoncé en séance le seuil des 3.700 points pour la première fois depuis début octobre. Ce qui porte à 3,4 % sa chute hebdomadaire. Le risque souverain pèse d'autant plus sur les marchés que ces derniers manquent cruellement de catalyseurs. Dans le match qui oppose depuis le début de l'année macro et microéconomie, la première semble clairement avoir remporté la partie. « Dès que les doutes macroéconomiques s'installent, les investisseurs oublient les nouvelles, pourtant très bonnes, de la part des entreprises », rappelle Philippe de Vandière, analyste chez IG Markets France. Ainsi, le rally de l'automne débuté le 25 août dernier et porté, entre autres, par la solidité des résultats des sociétés au troisième trimestre, semble bien loin déjà. Il avait pourtant amené le CAC 40 au seuil des 4.000 points, à 3.945,71 points le 9 novembre dernier. Mais avec la crise irlandaise, l'indice parisien a, entre-temps, cédé 5,5 %. Il s'inscrit désormais en repli de 5,3 % depuis le 1er janvier alors qu'il était parvenu à revenir à l'équilibre. Si la macroéconomie a été aux commandes des marchés cette année, la situation pourrait néanmoins changer. Face à des valeurs bancaires minées par la crise en zone euro - Société Généralecute; Générale, Crédit Agricolegricole et BNP Paribas ayant chuté de plus de 8% la semaine dernière -, d'autres en revanche s'en sont bien sortis. Et ce grâce à des opérations de « stock picking » nourries par des nouvelles d'ordre microéconomique. C'est le cas d'Accor (+ 5,2 % sur la semaine), qui a annoncé une opération de refinancement, ou encore de Technip (+ 1,8 %) dont la filiale italienne a remporté un contrat majeur à Cuba. Les investisseurs continuent de plébisciter également des histoires de croissance. Même un peu cher, le secteur du luxe profite ainsi toujours de son exposition aux pays émergents. PPR et LVMH figurent du coup parmi les rescapés de la correction infligée au CAC 40. Fusions-acquisitionsLa microéconomie pourrait-elle alors reprendre ses droits sur les marchés ? Selon les analystes d'ING IM, l'année 2011 devrait être une bonne année pour les actions grâce avant tout aux entreprises. « En dépit des modestes prévisions économiques pour les pays développés, les bénéfices des entreprises pourraient croître substantiellement en 2011 », estiment-ils. Et de souligner que cette croissance devrait constituer le principal facteur de soutien pour les actions l'année prochaine. À cela s'ajoute une dynamique spéculative alimentée par une reprise des opérations de fusions-acquisitions. Selon Edmond de Rotschild AM, 590 milliards de dollars d'opérations de rapprochement ont déjà été enregistrées dans le monde au troisième trimestre 2010. Et le mouvement devrait gagner en vigueur d'ici la fin de l'année, « le marché étant plutôt bienveillant pour les acheteurs ».
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