Les entreprises sont en quête de refinancement

Les entreprises ont profité de la crise financière pour faire le ménage dans leur bilan. Structure de coûts allégée, fonds propres recapitalisés, endettement canalisé... D'après une étude du cabinet de conseil Bfinance, la trésorerie des 100 plus grands groupes français non financiers atteignait, au 31 décembre 2009, la confortable somme de 220 milliards d'euros sachant que 115 milliards d'euros de lignes bancaires n'avaient pas encore été activés. Il fallait au moins cela pour se préparer à honorer les 520 milliards d'euros de crédits bancaires et d'emprunts obligataires inscrits dans leur passif et arrivant très prochainement à expiration. Selon l'étude, sur 340 milliards d'euros d'autorisations bancaires, 40 % arrivent à échéance d'ici à 2012 et 46 % d'ici à 2013. Et cela tandis que près de la moitié des 295 milliards d'emprunts obligataires figurant dans les comptes, devra être remboursée d'ici à 2013. Au total, les besoins de refinancement en découlant oscilleraient entre 240 et 260 milliards d'euros, alors que 80 % des sociétés composant le panel établit par Bfinance sont concernés par cette problématique.Un « mur »Les experts pointent du doigt le risque de voir s'ériger un « mur » de refinancement dans les trois prochaines années. Toutefois, cette menace mérite, selon eux, d'être nuancée par le fait que de nombreuses entreprises ont déjà entamé des renégociations avec leurs créanciers, et par la solidité des structures financières. Le danger viendrait davantage des banques soumises au durcissement des contraintes réglementaires liées à la perspective de la mise en place de Bâle III. Au final, les équipes de Bfinance constatent une tendance à la désintermédiation financière traduisant un moindre recours au crédit bancaire et des appels de plus en plus nombreux au marché de la dette. Avant la crise, 80 % des financements étaient d'origine bancaire contre 50 % aujourd'hui. L'appétit des investisseurs pour le compartiment des obligations d'entreprises y est pour beaucoup. Les entreprises profitent de cette fenêtre de tir pour se refinancer. Notamment du côté des capitalisations boursières moyennes, dont beaucoup font leurs premiers pas sur le marché obligataire. Les consultants de Bfinance ont noté « quasiment un primo émetteur par mois » à l'image de sociétés comme Eutelsat, Cegedim, Picard, Arkema ou encore Compagnie des Alpes. De plus en plus de groupes non notés par les agences de notations se lancent dans l'aventure. C'est le cas de 7 % de l'ensemble des émetteurs. Mais les opportunités de refinancement à moindre coût risquent de se faire de plus en plus rares. Selon JP Morgan, les flux redeviennent négatifs dans les fonds obligataires. Fabio Marquetty
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