Airbus et Boeing ont bien résisté aux turbulences

Quel contraste entre la situation des transporteurs aériens et celle des grands constructeurs, Airbus et Boeing. Pendant que les premiers étaient frappés de plein fouet par la crise, les seconds se sont payé le luxe de livrer en 2009 davantage d'avions qu'en 2008, une année pourtant faste avec un niveau de production très élevé d'environ 850 appareils. En 2009, ce sont 950 appareils qui seront livrés aux compagnies aériennes. Airbus devrait même établir un nombre de livraisons historique, en dépassant son record de 483 appareils livrés l'an dernier. De quoi conforter vraisemblablement sa première place mondiale pour la septième année consécutive. Mais Boeing ne devrait pas être éloigné de ce niveau, ce qui représenterait un bond par rapport aux 375 livraisons de 2008, une année durant laquelle le géant américain avait été pénalisé par deux mois de grèves de ses mécaniciens.limiter les risquesMaintenir peu ou prou les cadences constituait la priorité des deux constructeurs. Plus que les commandes qui n'apportent que des acomptes, les livraisons génèrent l'essentiel du chiffre d'affaires. Face aux demandes de report de livraisons des compagnies, Airbus et Boeing ont géré de manière très fine leur carnet de commandes. Les avionneurs ont en effet l'habitude d'attribuer une partie de leurs créneaux de livraisons à plusieurs compagnies pour limiter les risques. Pour le reste, ils se sont appliqués à trouver une solution pour chaque appareil reporté, en tapant à la porte des compagnies dont les livraisons étaient prévues ultérieurement et qui pouvaient avoir des besoins immédiats. Ils ont pu également assurer des livraisons très rapides à des clients passant commande. Enfin, pour palier les problèmes de financements rencontrés par certaines compagnies, les garanties apportées par les organismes de crédit à l'export ont facilité les transactions.En revanche, après quatre années de prises de commandes pléthoriques, les nouveaux contrats se sont réduits comme peau de chagrin en 2009. Sans visibilité, les compagnies ont du mal à se projeter dans l'avenir. De plus, la revente d'avions par les compagnies contraintes de réduire leurs capacités a aussi pesé sur les commandes. Airbus vise toujours 300 commandes brut (non défalquées des annulations). Boeing, lui, n'a pas donné de prévisions. Fin novembre, Airbus totalisait 194 commandes net, contre 98 pour Boeing, qui a subi 111 annulations.Pour autant, ces performances satisfaisantes d'Airbus et de Boeing masquent les difficultés rencontrées par les constructeurs d'avions régionaux et d'affaires tels Embraer, Bombardier et Dassault (avions d'affaires). Ces derniers ont été contraints de réduire fortement la production, entraînant du coup les sous-traitants impliqués dans leurs programmes, comme le français Latécoèree;coère, déjà fragile. Enfin, l'année 2009 se projette vers l'avenir avec le premier vol du Boeing 787 le 15 décembre, avec plus de deux ans de retard. Et le lancement du projet moyen-courrier chinois (C919), qui marque la volonté de Pékin de briser le duopole d'airbus et de Boeing. F. G.
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