L'Argentine prête à payer sa dette

Amérique latineL'Argentine paiera? :  officiellement, c'est pour éloigner les doutes sur les capacités du pays à faire face à ses échéances extérieures en 2010 que la présidente, Cristina Fernández de Kirchner, a annoncé la création d'un fonds pour la dette de 6,5 milliards de dollars, prélevés sur les réserves monétaires (48 milliards). Bien accueillie par les marchés, la mesure est contestée par l'opposition, qui craint que cette mesure cache une approche à l'égard de la dette de nature à renforcer l'isolement international du pays.Mise au banL'Argentine, qui s'était déclarée en défaut de paiement sur sa dette souveraine (100 milliards de dollars) fin 2001, en était sortie en 2005, en proposant un échange de titres avec une décote de 65 %. Un an plus tard, le pays soldait sa dette avec le FMI (10 milliards de dollars). Cependant, l'existence d'impayés à l'égard du Club de Paris (6,5 milliards de dollars) et le sort incertain des 20 milliards détenus par les « holdout » (les investisseurs ayant rejeté l'échange de 2005) maintiennent depuis le pays au ban de la communauté internationale. Sans que cela préoccupe le gouvernement. Jusqu'au jour où la hausse de la dépense publique et l'amenuisement de l'excédent primaire (4 % du PIB en 2006, 1 % aujourd'hui) suscitent des doutes sur sa capacité de paiement. Lors de sa nomination en juillet 2009, le nouveau ministre de l'Économie, Amado Boudou, a fait du retour de l'Argentine sur le marché des capitaux sa priorité. Mais depuis, Buenos Aires a fait marche arrière. Certes, il y aura bien une restructuration proposée aux « holdout » début 2010. De quoi lever des fonds, qui, ajoutés aux 6,5 milliards de dollars des réserves, devraient suffire à payer les 10 milliards venant à échéance. Jean-Louis Buchet, à Buenos Aire
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