Ces comiques qui ont du ressort

SpectacleIl a fait des petits. Nombreux sont aujourd'hui les anciens acolytes de Jamel Debbouze, issus du Jamel Comedy Club, à se produire en solo, à commencer par Thomas N'Gijol et Fabrice Éboué. Sur les planches, ils se présentent debout devant leur public, sans artifices et n'incarnent d'autre personnage qu'eux-mêmes. Ici, le sens de l'observation paie. Chacun fait mine de raconter sa vie et se met en scène dans des situations inspirées de la réalité. Job étudiant chez Jérémy Ferrari, embrouilles avec la propriétaire pour Camille Chamoux. Le travail d'écriture en amont permet de placer des répliques qui font mouche. « Carcéral ? C'est un peu fort comme adjectif pour parler de notre relation. » « Pauvres habitants de Melun. Personne ne peut dire s'ils habitent en banlieue ou en province. » « Astérix et Obélix ? Deux jeunes célibataires moustachus qui vivent sous le même toit avec un petit chien. Appelez ça comme vous voulez. » Un autre bon moyen pour faire rire : se moquer de soi, de ses particularités physiques identifiables, voire identitaires. Ainsi lorsque Fabrice Éboué en fait des tonnes sur son gros nez plat du fait de ses origines africaines, le public se gondole. Les références à la couleur de peau ou à la religion dont sont truffés les spectacles de Thomas N'Gijol, Fabrice Éboué ou Jérémy Ferrari sont un incontournable du stand-up. C'est aussi l'audace de l'humoriste que salue le public par ses rires. De sa bouche sortent des énormités qui nulle part ailleurs n'auraient droit de cité. Un conseil : ne jamais se placer au premier rang. Sous peine, comme chez Camille Chamoux, d'être appelé « touche-cul » tout le long du spectacle, allusion à son premier sketch dans le métro parisien. Tout humoriste ne manque pas de choisir dans l'audience un sadique, un vieux et un Tunisien, et d'y revenir de temps à autre.de formidables acteursL'actualité aussi est une source intarissable de plaisanteries sur scène. Et les personnages publics, Nicolas Sarkozy en tête, ne sont pas oubliés. Une performance artistique, danse, chanson pimente le spectacle. Le slam et le rap, avec leurs codes sont souvent tournés en dérision. Camille Chamoux le fait avec talent, avant de s'essayer à la chanson engagée de sa petite voix éraillée. Les mimiques, la gestuelle assurent le spectacle autant que le choix des mots. L'inénarrable Laurent Laffite est en cela incomparable. Sa grande silhouette se démène admirablement sur pointes dans le rôle de la meneuse de revue fatiguée de « la Lido du Paris ». Son spectacle est par ailleurs très porté sur l'anatomie, trait qu'il partage avec les one- (wo) man-show de ses homologues. Mais la comparaison s'arrête là. Son visage élastique lui permet d'incarner vieilles dames dont le lifting lâche ou homos trop expansifs. On reste pendu à ses lèvres et accroché à ses expressions. Il y a une manière chez ces artistes d'occuper l'espace, d'habiter la scène, de jouer avec les lumières comme seul décor, qui renforce la conviction qu'avant d'être drôles, ce sont de formidables acteurs. nThomas N'Gijol « A BLOCK ! » 26-27 février à l'Olympia. Réservations : 08.92.68.33.68. « Faîtes entrer Fabrice Ébou頻 du mardi au samedi au théâtre Le Temple 18, rue du Faubourg-du-Temple. Réservations : 08.92.35.00.15. Jérémy Ferrari « Hallelujah Bordel ! » au théâtre Le Temple, lundi, mardi et mercredi à 21?h?30. « Camille Chamoux attaque le Splendid » jusqu'au 2 janvier puis en tournée dans toute la France. Réservations : 01.42.06.21.03. Laurent Lafitte « Comme son nom l'indique » au Palais des Glaces jusqu'au 2 janvier. Réservations : 01.42.02.27.17.
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