Complémentaire santé : 6 % à 11% du marché vont changer de mains

\"Ce n\'est pas une bonne nouvelle mais ce n\'est pas une catastrophe\". Pour Thierry Derez, Pdg du groupe Covéa qui réunit la Maaf, la GMF et MMA, l\'accord interprofessionnel du 11 janvier sur la généralisation de la couverture complémentaire santé à tous les salariés peut même être un opportunité de développement. , Thierry Derez a en effet estimé ce mardi que \"6% à 11% du marché individuel de l\'assurance santé risquent d\'être en mouvement du fait de cet accord\". Ira-t-on vers des accords de branche ou des accords d\'entreprises, s\'est-il interrogé sans cacher sa préférence pour les seconds. L\'assureur mutualiste se tient prêt à \"capter une partie\" de ces contrats qui vont changer de mains. \"Je ne suis pas aussi confiant que certains de mes confrères\", a cependant nuancé Thierry Derez. Trois jours auparavant, la Macif, avait fait part de ses ambitions en matière de croissance en complémentaire santé : atteindre 1 milliard d\'euros de cotisations santé en 2015 (sur les 7 milliards de chiffre d\'affaires que devra réaliser le groupe à cette date) ce qui représente une croissance de 85% entre 2011 et 2015.Se développer en assurance santé sur le segment des PME et des TPEDans la mesure où l\'accord du 11 janvier devrait conduire les très petites entreprises (TPE) et les entreprises de taille moyenne qui ne sont pas déjà équipées, à adopter une complémentaire santé collective pour tous leurs salariés, le PDG de Covéa estime que ce changement offrira la possiblité aux agents généraux de MMA, l\'une des entités du groupe Covéa, de se renforcer sur le segment des PME et sur le segment des TPE pour la Maaf. Il estime aussi avoir mis toutes les chances de con côté grâce à l\'entrée dans le groupe Covéa de l\'institution de prévoyance APGIS, spécialisée dans les contrats collectifs d\'entreprises en assurances de personnes.Certains spécialistes estiment en effet que les institutions de prévoyance, gérées paritairement par les partenaires sociaux partiront avec un avantage dans la conquête de ces nouveaux contrats collectifs générés par l\'accord du 11 janvier. De même, les mutuelles santé interprofessionnelles pourraient bénéficier d\'un à priori positif de la part des entreprises et des partenaires sociaux. Covéa s\'y prépare aussi : le groupe a entamé des négociations avec la mutuelle SMI comme l\'a confirmé Thierry Derez à l\'ANJA. Covéa négocie avec la mutuelle SMI spécialiste des contrats collectifsLa mutuelle santé SMI , qui enregistre plus de 200 millions d\'euros de cotisations dont les trois-quarts en contrats collectifs d\'entreprises, avait pourtant annoncé en 2010 un projet de fusion avec la mutuelle Adréa pour donner naissance à la quatrième mutuelle santé française. Mais le projet a été stoppé il y a quelques mois et de nouvelles négociations se sont engagées avec Covéa comme l\'a révélé la lettre Protection sociale information (PSI).\"J\'attends que les conseils d\'administration se prononcent dans les prochaines semaines sur le point de savoir s\'il y a matière à un projet économique ou pas\", a indiqué Thierry Derez. La décision de l\'entrée de la SMI au sein de Covéa serait donc imminente. Elle dépendra de considérations plus économiques que politiques, a insisté Thierry Derez, c\'est-à-dire après l\'identification \"des coopérations et des activités rentables qui pourraient être générées\" par ce partenariat.Des perspectives pour les sur-complémentaire santéTout en reconnaissant que beaucoup d\'éléments restent à préciser sur le contenu des futurs contrats collectifs qui doivent faire l\'objet de textes réglementaires, Thierry Derez \"persiste à penser qu\'il y a un avenir pour la sur-complémentaire\". En d\'autres terme pour la création de contrats individuels complémentaires santé qui viendrait compléter des contrats d\'assurance santé collectifs d\'entreprises si leurs garanties étaient trop limitées. L\'objectif d\'une sur-complémentaire est d\'augmenter les remboursements sur certains postes coûteux comme l\'optique ou le dentaire ou de prévoir des remboursements là où la complémentaire d\'entreprise n\'en prévoit pas par exemple sur les dépassements d\'honoraires ou la chambre particulière en cas d\'hospitalisation.La dépendance n\'est pas un eldoradoEn matière d\'assurance dépendance en revanche, l\'assureur mutualiste s\'est montré plus circonspect. Si la réforme prochaine de la dépendance semble de nouveau inscrite dans l\'agenda gouvernemental pour fin 2013 selon les dernières déclarations du Président de la République , Thierry Derez n\'exagère pas les perspectives pour le marché de l\'assurance. \"Le volume de cotisations global serait de l\'ordre de 5 milliards d\'euros, cela représente 3% du total des cotisations d\'assurance. C\'est bien, mais ce n\'est pas un eldorado\", a -t-il observé.Même si le groupe mutualiste continue à vouloir se diversifier en assurances de personnes, ses portefeuilles traditionnels d\'assurances d\'assurance dommages de particuliers se portent bien : avec 2,9% de croissance du chiffre d\'affaires en 2012, proche de14,7 milliards d\'euros, 160 000 nouveaux contrats en auto et 100 000 nouveaux contrats en assurance habitation. De plus, contrairement à l\'ensemble du marché qui est techniquement déficitaire aussi bien en auto qu\'en habitation selon els chiffres de la Fédération française de l\'assurance, le groupe Covéa lui affiche des ratios combinés ( les sinistres et les charges rapportés aux cotisations encaissées) inférieur à 100 c\'est-à-dire techniquement bénéficiaires \"pour toutes les branches\".  
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