Dexia Crédit Local a encore un long chemin à parcourir

L'optimisme des dirigeants de Dexia n'est visiblement pas partagé par tout le monde. Lundi, l'agence de notation Moody's a placé sous surveillance en vue d'une éventuelle dégradation, la note de solidité financière à long terme (A1) des trois principales filiales opérationnelles du groupe Dexia : Dexia Bank Belgique (DBB), Dexia Crédit Local (DCL) et Dexia Banque Internationale à Luxembourg (DBIL).Selon l'administrateur-délégué de la banque franco-belge, Pierre Mariani, les conséquences d'un tel abaissement seraient «assez limitées». «Si on prend l'historique du groupe depuis sa fondation, il n'y a quasiment jamais eu, sauf en 2009, d'émissions publiques à long terme ?unsecured? [non garanti, Ndlr]», a-t-il expliqué, constatant que «le mode normal de financement du groupe est le financement sécurisé par covered bonds», des obligations garanties par un portefeuille de prêts.Marges de manoeuvre réduites Moody's s'inquiète de «la dépendance persistante du groupe au financement à court terme et au financement sécurisé». «La part des financements à court terme a été fortement réduite, mais elle reste importante», estime le responsable des analystes des banques françaises de l'agence de notation, Nick Hill. Pour lui, «les améliorations futures dépendent des conditions dans lesquelles la taille du portefeuille obligataire sera réduite et les prochaines cessions réalisées». «En moyenne, les titres qui restent en portefeuille ont une maturité plus longue que ceux qui ont déjà été cédés : le processus pourrait donc devenir plus difficile», détaille l'analyste en charge de Dexia, Yasuko Nakamura. Les marges de manoeuvre d'Alain Clot, qui a pris les rênes de Dexia Crédit Local il y a près de trois mois, sont réduites. Le résultat d'exploitation du métier du financement au secteur public (PWB) a chuté de 30 % en 2010 et le groupe mise davantage sur la Turquie que sur la France pour son développement. Autre problème à gérer : celui des collectivités locales qui accusent Dexia de leur avoir vendu des «emprunts toxiques». À ce jour, la banque n'a reçu que deux assignations en justice, dont celle du Conseil Général de Seine Saint-Denis. Mais pour l'avocat Didier Seban qui conseille l'association «Acteurs publics contre les emprunts toxiques», les contentieux pourraient se multiplier. S. R.
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