Les révolutions de l'informatique « en nuage »

Féru d'informatique ou au contraire allergique à la high-tech, vous avez forcément entendu parler du « cloud computing ». Il ne se passe pas un jour sans qu'une société - comme Amazon mardi - n'annonce ses ambitions en matière d'« informatique en nuage ». Qu'est-ce que le cloud computing ? À la manière du monsieur Jourdain de Molière, nous faisons du « cloud » tous les jours, sans le savoir. Ne serait-ce qu'avec notre messagerie électronique. Les textes, photos et vidéos contenus dans nos courriels ne sont pas stockés sur le disque dur de nos ordinateurs, trop petits, mais sur les énormes serveurs de Google ou de Yahoo. On ignore dans quel endroit du monde nos données sont entreposées mais on peut y accéder à toute heure du jour et de la nuit, via Internet. C'est le principe du cloud computing sur la base duquel fonctionnent également les jeux en ligne ou la vidéo et la musique en streaming.De la même façon, le cloud permet aux entreprises de stocker et de traiter la masse croissante de leurs données informatiques sur des serveurs qui ne se trouvent plus dans leurs locaux, mais dans des centres de données de plusieurs milliers de mètres carrés, gérés par des mastodontes de l'Internet et de l'informatique comme les américains Amazon, Google ou Microsoft. Ces pionniers du cloud louent aux entreprises les capacités de stockage et de puissance de calcul des dizaines de milliers de serveurs situés dans leurs « data centers ». Les entreprises clientes, qui accèdent à ces ressources informatiques via Internet, ne paient que ce qu'elles consomment, à la manière d'une facture d'électricité. Des PME peuvent ainsi accéder à des puissances informatiques réservées auparavant aux grandes entreprises. Le cloud computing touche également les applications informatiques : au lieu d'acheter des logiciels de comptabilité, de paye, etc., les entreprises les louent en ligne auprès de sociétés informatiques (voir ci-contre).Conséquence, à l'heure où le nombre de données explose, « les sociétés qui utilisent les ressources informatiques de nos data centers, au lieu d'investir dans leurs propres serveurs et logiciels, réduisent leurs dépenses informatiques de 40 % », assure Fabrice Coquio, directeur général de l'exploitant de centres de données Interxion France. Des économies également évaluées entre 35 % et 50 % par le ministère de l'Industrie et de l'Économie numérique. Pour le cabinet Pierre Audoin Consultants (PAC), pas de doute, donc, « le cloud computing, qui change la manière de consommer et de produire l'informatique, constitue une évolution majeure de ce secteur ». Si bien que le marché mondial du cloud computing devrait plus que doubler entre 2010 et 2014, pour tutoyer les 150 milliards de dollars (105 milliards d'euros), selon le cabinet Gartner. En France, le cloud devrait représenter 19 % des dépenses informatiques, en 2015, renchérit Virginie Haas, vice-présidente des services de cloud computing chez IBM.Mais, si près d'un tiers des entreprises françaises utilisent déjà le cloud dans le domaine des logiciels, 5 % seulement d'entre elles osent recourir à des serveurs externes, selon le cabinet Markess. Essentiellement pour une question de sécurité. Autre obstacle : pour une multinationale, se convertir au cloud nécessite de réorganiser un système informatique complexe. Enfin, le même cabinet Gartner qui prédit une explosion du marché cloud met cependant les entreprises en garde contre l'opacité de certains contrats de cloud computing, notamment au sujet des responsabilités des fournisseurs. Des défauts de jeunesse.
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