Laurence Parisot sans rivale pour sa succession au Medef

Fini le suspense. Samedi, sauf coup de théâtre, Laurence Parisot, 50 ans, sera seule en lice pour sa propre succession à la tête du Medef. Après que Geoffroy Roux de Bézieux (président de Virgin Mobile), Thibault Lanxade (PDG d'Aqoba) et Sophie de Menthon (présidente du mouvement Ethic) ont jeté l'éponge, la voilà quasiment assurée de sa réélection. Qu'il s'agisse d'un réflexe « légitimiste » impliquant qu'un président sortant soit réélu ou d'un soutien à l'action menée depuis cinq ans, le 1er juillet, elle rempilera pour un mandat de trois ans. Elle devrait pour l'heure pouvoir compter sur la neutralité bienveillante de l'UIMM qui n'a pas présenté de candidat contre elle, mais maintient sa pression pour que ses doléances en termes de gouvernance et de représentation de l'industrie soient entendues.La campagne que Laurence Parisot fera sur le terrain ne sera toutefois pas un long fleuve tranquille. Sa marge de manoeuvre dépendra de la participation et du nombre de suffrages exprimés. « Une mauvaise élection se ferait au détriment du Medef dans son travail de lobby auprès des pouvoirs publics », estime Yvon Jacob, président du groupe des fédérations industrielles (GFI), dont l'UIMM est membre. La présidente n'a pas que des soutiens au sein des Medef territoriaux et des fédérations professionnelles. Patrick Martin, président du Medef Rhône-Alpes, estime ainsi que « la voix des territoires n'est pas suffisamment entendue au niveau des instances dirigeantes ».Ouverture et modernisationEn revanche, Hugues-Arnaud Mayer, président du Medef Auvergne et proche de Laurence Parisot, estime qu'elle a « tenu ses promesses » d'ouvrir et de moderniser le Medef. Certains lui ont d'ailleurs reproché de trop s'investir dans les sujets sociétaux, comme l'environnement, et de négliger les revendications traditionnelles des chefs d'entreprise (baisses d'impôts, flexibilité...).Ses partisans mettront à son actif le report sine die de la taxe carbone et le nombre important d'accords interprofessionnels conclus avec les syndicats, au premier rang desquels figurent la modernisation du marché du travail (janvier 2008), présentée comme une ébauche de « flexisécurité à la française » et la « position commune » conclue en avril 2008 entre Medef-CGPME d'un côté et CFDT-CGT de l'autre, qui fonde la représentativité syndicale sur l'élection. L'initiatrice de la méthode de « délibération sociale », qui permet aux partenaires sociaux de se concerter sans ouvrir de négociation, aura également permis au patronat de repousser, voire d'enterrer des injonctions élyséennes. Pour l'heure, le dossier qui va l'occuper grandement sera celui des retraites. Un sujet consensuel en interne, où le recul de l'âge légal de départ à la retraite est largement préconisé, tandis qu'une augmentation des cotisations est rejetée en bloc.
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