Un cinquième de la récolte russe perdu

« Nous avons déjà vendu notre stock annuel de climatiseurs et de ventilateurs », indique la chaîne de magasins d'électroménager russe MVideo. Après quatre semaines de canicule sans précédent, il est devenu quasiment impossible de trouver un ventilateur à Moscou. La température, qui a atteint un record historique mardi, approche les 40 degrés depuis le début de la semaine. Des feux de tourbières dans les environs de Moscou contribuent à rendre l'air un peu plus irrespirable. En début de semaine, les gratte-ciel staliniens - les « sept soeurs » - de Moscou étaient à peine visibles.Mais c'est dans les campagnes que la situation est la plus catastrophique. Depuis fin avril, pas une goutte de pluie n'a arrosé les cultures de printemps. Environ 10 millions d'hectares ont déjà été détruits, soit près d'un tiers des surfaces céréalières cultivées dans 23 régions et « environ 20 % » de la totalité des cultures en Russie, selon la ministre de l'Agriculture, Elena Skrynnik.état d'urgenceLes 23 régions placées en état d'urgence sont essentiellement situées dans la partie européenne de la Russie, qui compte les régions du « tchernoziom » (terre noire particulièrement fertile), grosses productrices. L'Ukraine est également affectée par la sécheresse mais dans des proportions moindres.Le ministère russe a d'ores et déjà revu à la baisse ses prévisions de récoltes de céréales pour 2010, à 85 millions de tonnes contre 95 millions jusqu'alors. Mais les récoltes pourraient être plus médiocres encore. Le syndicat russe des producteurs de céréales avance le chiffre de 77 millions de tonnes. Le centre de recherche russe SovEcon estime que la production pourrait même tomber sous les 70 millions de tonnes.Alors que les cours internationaux flambent - la Russie est l'un des tout premiers exportateurs de céréales au monde -, les autorités s'inquiètent d'une flambée des prix des denrées alimentaires à l'automne. Le gouvernement a décidé de plafonner les prix d'une vingtaine de produits alimentaires, comme la farine de blé, la viande, le poulet, le poisson, le lait, les oeufs, le beurre, ainsi que le sel et le sucre.Si les prix de vente au détail pour ces produits augmentent de plus de 30 % en 30 jours, un plafond entrera en vigueur pour les 90 jours suivants, selon le texte signé par le Premier ministre, Vladimir Poutine, et publié mardi sur le site officiel du gouvernement. X. H.
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