Toute toute première fois

Kenzo est un jeune retraité lorsqu'il commence à se consacrer à sa passion longtemps tenue secrète?: la peinture. En 1999, alors qu'il va sur ses 60 ans, le créateur abandonne la direction artistique de sa marque, vendue en 1993 à LVMH. Dès l'année suivante, il réalise ses premières toiles. « J'ai toujours aimé peindre, depuis tout petit, mais jamais je ne pensais exposer », révèle l'artiste. C'est chose faite avec ces huit autoportraits présentés au mois de juillet au Studio 55, en résidence chez Pierre Cardin à Paris, dans le VIIIe.Auteur de milliers d'esquisses et de croquis de mode au cours de ce qu'il appelle son « autre vie », Kenzo confie que ses premières toiles lui ont permis de retrouver les sensations de ses premières collections. Un nouveau départ, inauguré en décembre 2003. Son cuisinier personnel, qu'il appelle son « chef », s'établit à son compte rue Jules Chaplain dans le VIe après sept ans passés à son service. Toyomitsu Nakayama, dit « Toyo », prend alors conseil auprès du jovial couturier pour décorer son restaurant.En réponse, celui-ci le fait poser en uniforme de cuisinier, en vue de réaliser son portrait. Pendant une demi-heure, Kenzo croque, tourne autour de son modèle, prend des photos, à partir desquelles il peint le chef Toyo debout en train de découper un poisson. Adepte des croquis de détails, et des dessins à partir de photos, l'artiste confie ne jamais recommencer une toile. « Une fois qu'on a défini le thème, que l'on sait où on va, ça devient très facile », lâche-t-il dans un sourire. Le portrait de Toyo trône toujours en bonne place dans le restaurant, à côté de l'entrée. Kenzo se souvient des premières réactions. « Sitôt que mes amis, les personnes qui l'ont reconnu, ont vu ce tableau, ils m'ont dit ?ça y est, voilà, tu as trouvé ton style? ». Un style qu'il reconnaît volontiers « naïf, japonisant inspiré du théâtre nô ». Jadis, Kenzo avait l'habitude de travailler tard, « jusqu'à trois heures du matin » et en musique, installé dans une de ses cuisines, rue Sedaine à Paris. Un choix surprenant quand on sait que cette maison, dont il s'est séparé l'année dernière, comptait plus de mille mètres carrés. Cependant la cuisine en était la pièce centrale, conçue pour accueillir du monde. À 70 ans, le personnage n'a rien perdu de sa bonhomie. Ses vêtements et maintenant sa peinture évoquent toujours une rencontre de cultures. Une recette qui marche également en cuisine.Charles Faugeron? Lundi?: Alain Senderens, ma première fois au Japon.
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