PSA : le site de Rennes à nouveau menacé

On s\'inquiète fortement de l\'avenir à l\'usine PSA de Rennes (Ille-et-Vilaine). Il y a de quoi! \"On promet un nouveau véhicule non précisé... pour 2017, mais pas avant\", explique à latribune.fr une source proche du dossier. Or, comment le site breton va-t-il tenir jusque là? Le site a produit 129.600 unités à peine l\'an dernier.... contre plus de 360.000 au milieu des années 2000, pour un potentiel installé qui se montait alors à 400.000 !  L\'usine en est déjà \"à 70 jours de chômage partiel depuis le début de l\'année, plus quatre semaines de fermeture lors des congés d\'été\",  selon la direction. La production est encore \"suspendue cette semaine\". Et, \"en octobre prochain, la fabrication sera arrêtée tous les lundis et les vendredis\". Catégorie des familiales en chuteProblème: Rennes est spécialisé traditionnellement dans les véhicules les plus valorisants de gamme moyenne supérieure (Citroën C5, Peugeot 508 aujourd\'hui) et haute. Or, ces catégories sont en chute libre sur le marché français. Certes, la 508 équipe la Nomenklatura française. Mais ça ne suffit pas. La surtaxation renforcée des voitures familiales avec le nouveau barème de bonus-malus édicté par le gouvernement socialiste ne va pas aider à la reprise.  Et, faute d\'une bonne image, PSA a du mal à exporter ses C5 et 508, qui sont pourtant de bonnes routières aux prestations fort honorables.Un an de retardNée en 2008, la C5 n\'est d\'ailleurs pas près d\'être remplacée. L\'étude d\'un projet commun avec Opel, filiale allemande de GM allié à PSA, a été abandonnée. Mais, du coup, le projet de remplacement a pris au moins un an de retard... \"On  parle maintenant de 2016, voire un peu au-delà\", selon nos sources. Le dernier vrai haut de gamme français, la Citroën C6, vient par ailleurs d\'être arrêté à Rennes, après des années de ventes confidentielles. Et aucun  successeur n\'est prévu, sinon un haut de gamme DS... chinois.2,5 fois moins de véhicules qu\'à SochauxNaguère site phare et orgueil de Citroën, puis de PSA, l\'usine produit aujourd\'hui 2,5 fois moins de véhicules que Sochaux !  Or, le groupe parie essentiellement aujourd\'hui sur ce site historique du Doubs, berceau de Peugeot,  qui doit produire selon les plans entre 280.000 et 380.000 véhicules par an (316.700 en 2012), d\'après les annonces faites par PSA aux syndicats. Mulhouse (Haut-Rhin) doit en fabriquer entre 190.000 et 230.000 (224.000 en 2012), Poissy (Yvelines) de 240.000 a 270.000 (264.000 en 2012), mais Rennes entre 100.000 et 150.000  seulement, a fait savoir mercredi  Franck Don, de la CFTC.Un plan de départs complémentaire?A Rennes, le constructeur automobile avait déjà  annoncé il y a un an la suppression de 1.400 emplois, sur un total de 5.400 salariés (10.000 il y a une dizaine d\'années).Mais, \"pour faire 100 à 150.000 voitures, on a besoin de 2.600 à 2.800 postes seulement\" , souligne un expert.  \"Le plan de départs de 1.400 personnes pourrait ne pas suffire. Il y a donc une inquiétude tant au niveau du personnel que des syndicats sur un nouveau plan complémentaire\". En outre, \"rien n\'a été annoncé sur le devenir des forces d\'études encore présentes sur le site\".Rennes apparaît donc comme un site extrêmement fragilisé aujourd\'hui. Et ce, d\'autant  plus que, avec les chiffres de production prévisionnels annoncés, les autres usines françaises de PSA seront elles aussi loin d\'être saturées. \"Dans une stricte logique industrielle, PSA aurait au fond intérêt à fermer Rennes à la mise en retraite des 508  et C5 actuelles\", précise cet expert industriel.  
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