Les Bronzes de l'Industrie misent sur la prudence

lorraine/métallurgieFondés en 1919 au pied des usines sidérurgiques d'Amnéville (Moselle), Les Bronzes de l'Industrie (LBI) ont entamé leur diversification voici un demi-siècle. Cette reconversion précoce leur permet aujourd'hui d'ériger fièrement leurs bâtiments bleus (comme l'acier) et jaunes (comme le cuivre) alors que les forges voisines se sont éteintes depuis belle lurette. La crise a certes affecté l'activité, qui affichait jusqu'à fin 2008 une santé florissante. Le chiffre d'affaires, qui se montait l'an dernier à 50 millions d'euros, connaîtra fin 2009 son premier recul et le groupe s'est séparé d'une trentaine d'intérimaires. L'entreprise maintient néanmoins son effectif de 340 salariés et restera bénéficiaire cette année. « Nous travaillons essentiellement pour l'industrie navale, l'énergie et la métallurgie. Baisser moins que ces secteurs, dont l'activité a parfois chuté d'un tiers, constitue déjà une performance », estime Laurent Lajoye, PDG de LBI.Initialement spécialisée dans les tuyaux de cuivre destinés à la sidérurgie, l'entreprise a mis au point en 1958 le traitement des métaux non ferreux par centrifugation, dont elle reste le leader français. Elle s'est diversifiée dès les années 1970 dans les aciers inoxydables. Depuis, l'entreprise n'a cessé d'accroître sa production, qui atteignait l'an dernier 5.850 tonnes. surcapacitéArrivé à la tête de l'entreprise en 1984 à l'occasion du décès accidentel de son père, Laurent Lajoye, secondé par son frère cadet Luc, directeur général, a fortement développé l'export, qui représente aujourd'hui 80 % du chiffre d'affaires. L'Allemagne représente le tiers des exportations, devant la Grande-Bretagne, l'Italie, les États-Unis et les Pays-Bas. LBI fournit au total une trentaine de pays et destine sa production à des équipementiers eux-mêmes sous-traitants d'armateurs ou d'énergéticiens.Navigateur et aérostier (lire encadré), Laurent Lajoye évite les prises de risques par gros temps. En 1994, la reprise de Saint-Rémy Industrie, basé à Montluçon (Allier), a pleinement réussi. Alors en liquidation, l'entreprise centenaire spécialisée dans les petites pièces complexes coulées dans des moules à sable est passée de 42 à 100 salariés et affiche quinze ans de bénéfices consécutifs. La reprise, en 2000, de la Fonderie Atlantique, basée à Nantes, s'est avérée moins concluante. Prudent, Laurent Lajoye ne compte pas poursuivre sa croissance externe à la faveur de la crise. « Après des années d'euphorie durant lesquelles la demande était supérieure à l'offre, nous nous trouvons aujourd'hui dans une situation de surcapacité qui risque de durer. Mon ambition première est de transmettre LBI au moins en aussi bonne santé que lorsque je l'ai reprise. Nous nous trouvons à un tournant industriel : il n'y aura pas de place pour tout le monde et il n'est pas question de prendre de risques », affirme le dirigeant. n
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