Amaury voit son salut dans le sport

médiasDans les périodes de tempête publicitaire, rien ne vaut les contrats longs. C'est la réflexion du groupe Amaury dont les quotidiens « Le Parisien » et « L'Équipe » n'échappent pas à la crise de la presse quotidienne. Le groupe familial espère tenir la barre grâce à sa filiale d'organisation d'événements sportifs, Amaury Sport Organisation (ASO), qui génère des synergies avec l'activité média : les événements ASO alimentent les pages des quotidiens du groupe qui leur offrent en échange une vitrine. « ASO, ce sont 141 jours d'épreuves, signés avec 100 marques. Cela résiste plutôt bien, car ce sont des contrats à long terme. En revanche, la partie relations publiques sur les événements souffre », indique à « La Tribune » le président d'ASO, Jean-Étienne Amaury, fils de Marie-Odile Amaury, qui dirige la maison mère et les éditions Amaury. Au c?ur d'ASO : le Tour de France, qui génère les deux tiers du chiffre d'affaires et le gros des bénéfices. Mais pour profiter de cette machine à cash, ASO doit faire vivre le vélo en organisant de multiples épreuves, (Paris-Roubaix, le Tour de l'avenir, Paris-Nice?) qui sont, au mieux, à l'équilibre. En septembre, il a organisé sa première Vuelta, pendant espagnol du Tour de France, racheté en 2008. Pour que l'aventure perdure, le groupe doit redorer l'image du vélo, ternie par les affaires récurrentes de dopage. Sortant du cyclisme professionnel, ASO a lancé cette année l'Oxygen Challenge, une course de VTT dans le Cantal qui se veut proche de la nature.s'internationaliserAutre épreuve phare : le Dakar. Le rallye-raid ? déménagé en Argentine et au Chili en 2009 en raison des risques terroristes ? est généralement bénéficiaire. En 2010, le Dakar retourne en Amérique du Sud. Pour combien de temps ? « Nous réfléchissons à revenir en Afrique en 2011 car le continent est dans les gènes du Dakar, indique le directeur général d'ASO, Yann Le Moenner. L'organisation en Amérique du Sud coûte environ 30 % de plus. Mais les pays compensent la moins value. » Fort de cette expérience, ASO s'est vu confier le Silk Way, un rallye à l'initiative des gouvernements turkmène, russe et kazakh, financé par les entreprises locales. ASO a en revanche décidé de se retirer des sports équestres, sur lequel Patrice Clerc, le prédécesseur de Jean-Étienne Amaury, avait commencé à se positionner.Pour faire grandir la filiale dont les revenus croissent de seulement quelques pour cent chaque année, ASO réfléchit à de nouveaux axes de développement. La société a racheté fin 2008 plus de 50 % d'Helios Partners. « C'est une agence de conseil et de lobbying, qui a un bureau en Chine et aux États-Unis. Cela nous permet de nous internationaliser. Ils ont conseillé la ville de Sochi, qui voulait avoir les Jeux d'hiver », indique Jean-Étienne Amaury. Le groupe souhaite aussi développer une activité de prestataire de service en mettant à la disposition d'autres organisateurs d'événements ses compétences en matière de production, de logistique? Pour l'instant, aucun contrat n'est signé. Mais ASO pourrait prendre en charge la production télé du Tour de Californie. En 2008, un exercice marqué par l'annulation de dernière minute du Dakar, ASO a enregistré un chiffre d'affaires de 121 millions d'euros. L'année précédente, les revenus étaient de 154 millions d'euros pour un bénéfice d'exploitation de 50 millions d'euros.
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