Blair, la forme et le fond

Blair or not Blair ? That is the question. La seule qui intéresse les médias et la seule qui intéresse les participants au Conseil européen de Bruxelles (qui a commencé hier soir et s'achève ce soir). À l'ordre du jour, il y a officiellement deux sujets : l'avenir de la construction européenne et l'avenir de la planète ou, si l'on préfère, la ratification finale du traité de Lisbonne et l'adoption d'une position commune ambitieuse pour le sommet du climat à Copen­hague. C'est terriblement important et terriblement ennuyeux. Alors que savoir qui sera demain le président permanent de l'Union européenne, ça c'est amusant. Tony Blair, le maître indépassable de la communication politique, a réussi à apparaître dans tous les pronostics sans s'être jamais déclaré candidat. Nicolas Sarkozy, à peine élu, avait déjà avancé son nom en juin 2007. Les avantages d'un tel choix sont évidents : l'ancien Premier ministre britannique a du talent, de la surface et du glamour. Il ferait briller l'Europe. Mais les inconvénients de l'option Blair sont tout aussi criants. Son pays ne fait partie ni de la zone euro, ni de l'espace Schengen, les deux politiques communes les plus emblématiques de l'Union. Plus grave, la très probable arrivée au pouvoir des conservateurs en 2010 risque de créer une situation embarrassante. Boris Johnson, le foutraque maire de Londres, se répand partout en disant que le peuple britannique n'acceptera jamais comme légitime un « euro-empereur » dont le camp (travailliste) aurait perdu les élections. Plus grave encore, le passé de Blair ne passe pas. Des millions d'Européens se souviennent qu'il a servi de relais à George Bush pour justifier l'attaque contre l'Irak de Saddam Hussein, au mépris de la vérité et contre la volonté de son peuple. C'est le même homme qui donne des conférences à 250.000 dollars sur des thèmes comme « Foi et mondialisation ». Tartuffe à Bruxelles ? Dur à [email protected] gherard
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