Les dark pools, ces ovnis qui inquiètent

En pleine crise financière, la transparence et l'intégrité des marchés sont devenues un leitmotiv pour les autorités politiques et de régulation. Les dark pools pourraient bien faire les frais de ce nouvel état d'esprit. Aux États-Unis où la Securities and Exchange Commission a proposé des premières mesures la semaine passée, comme en Europe, ils sont devenus un sujet de préoccupation pour les régulateurs. Ces pôles de liquidité ont hérité de l'adjectif « dark » car, ne participant pas au processus de découverte du prix sur le marché, ils ne sont pas soumis aux règles de transparence avant la négociation (qui oblige à révéler les intérêts à l'achat et à la vente). Les dark pools répondent à un réel besoin, des gérants ou des banques, de confidentialité sur certains ordres de taille importante pour éviter d'être contrés dans leur stratégie ou d'être pénalisés par l'impact de marché provoqué par leurs ordres.En 2009, les dark pools se sont multipliés, lancés par les marchés alternatifs, les Bourses traditionnelles ou les intermédiaires. Mais alors que les échanges échappent de plus en plus aux Bourses, la question de la formation des prix est devenue matière à échanges houleux entre la Fédération des Bourses européennes (FESE) et les banques. « Un certain nombre d'intermédiaires gèrent des plates-formes de négociation nommées systèmes d'appariement, qui concurrencent ouvertement les marchés régulés tout en évitant les règles européennes applicables aux lieux d'exécution », dénonçait ainsi la FESE dans un courrier adressé au Comité européen des régulateurs (CESR) fin septembre. Et de souligner l'aspect concurrence déloyale. « Ce mode d'exécution des ordres non régulé progresse régulièrement depuis octobre 2008 », poursuit l'association, dénonçant un mouvement à l'opposé des volontés de la directive et, surtout, des autorités depuis la crise. L'influente London Investment Banking Association (LIBA) n'a pas manqué de réagir, faisant valoir que leurs systèmes d'appariement remplissent aujourd'hui les mêmes fonctions que celles tenues hier de gré à gré entre courtiers. Les obliger à remplir les exigences imposées aux marchés régulés « pourrait compromettre une ressource clé pour la communauté des investisseurs ». Le CESR rendra un avis général sur l'organisation et le fonctionnement des marchés au premier semestre 2010 en vue de la révision de la directive MIF. C. Fr.
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