LLoyds BG prépare le marché à une mégalevée de fonds

La meilleure défense, c'est l'attaque. Alors que les positions de ventes s'accumulaient sur son titre (? 16 % au cours des trois premiers jours de la semaine), Lloyds Banking Group a précisé hier plancher sur une levée de fonds record. Les discussions avec le Trésor britannique sont « très avancées » sur le sujet. Ces précisions ont donné un bol d'air à l'action, qui a gagné 7,50 % à Londres.L'objectif de la banque est de renforcer son capital afin d'éviter le plan gouvernemental qui lui garantirait 260 milliards de livres (290 milliards d'euros) d'actifs toxiques, en échange d'une montée de l'État dans son tour de table à hauteur d'environ 60 %. Si ce plan a été approuvé sur le principe en mars dernier, le contexte a, depuis, changé. La situation financière de Lloyds BG et son activité de prêts se sont améliorées, son cours de Bourse a repris 65 %. La banque évoque donc, aujourd'hui, « une augmentation de capital ainsi qu'une conversion de titres existants ». Toutes les options restent ouvertes. Victoria Redwood, économiste chez Capital Economics, estime les besoins de Lloyds entre 20 et 25 milliards de livres. Les scénarios de marché évoquent un schéma divisé entre une augmentation de capital (le chiffre d'une douzaine de milliards de livres, soit 13,5 milliards d'euros, est évoqué) et l'émission de titres subordonnés convertibles (« contingent capital »).Lloyds réaliserait en tout cas une bonne opération, en évitant de payer des commissions élevées (17,4 milliards d'euros) et en contenant l'État à 43,5 % de son capital. En se sauvant grâce aux marchés financiers, elle enverrait aussi un signal positif à la Commission européenne, qui sanctionne aujourd'hui les banques sauvées par les États au plus fort de la crise financière.Sur le sujet, Lloyds se veut rassurant. Au vu des discussions avec Bruxelles, « les cessions d'actifs n'auront pas d'impact matériel ». « C'est l'autre point qui soulage les investisseurs, précise Mark Phin, analyste chez KFW à Londres, les annonces concernant la scission d'ING et de Northern Rock ont quelque peu secoué le marché en début de semaine. » Reste qu'un Britannique sur trois est client du groupe, depuis la fusion de Lloyds TSB et HBOS finalisée en janvier dernier. Des cessions d'actifs devraient donc bien intervenir.nouveaux entrantsPour Lloyds et RBS, l'autre grande banque aidée par le gouvernement, le « Daily Telegraph » prédit que les agences situées en Écosse devraient être cédées (TSB pour Lloyds, NatWest pour RBS). Ce qui laisserait la place à deux nouveaux entrants. Au-delà des spéculations sur ces dossiers, le paysage bancaire britannique est bel et bien en train de se recomposer. La scission de la banque publique Northern Rock, avec à la clé la vente d'agences bancaires, fait déjà rêver des groupes comme Tesco ou Virgin Money. Une nouvelle forme de concurrence qui devrait bousculer un peu plus les grandes banques britanniques.
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