L'Europe peine à féminiser la commission de Bruxelles

ommet européenIl n'y avait que trois femmes au dîner des vingt-sept chefs d'État et de gouvernement européens hier soir à Bruxelles. Pour l'instant, deux des quatre postes communautaires clefs ? la présidence de la Commission et celle du Parlement européen ? ont échu à des hommes. Où sont les femmes ? Bien qu'aucune règle écrite ne parle de parité, il semble inévitable que l'un des deux nouveaux postes à créer ? la présidence du Conseil et le haut représentant aux affaires étrangères ? revienne à une dame. « Une femme pourrait et devrait occuper cette fonction » de président, déclarait hier aux Vingt-Sept le président du Parlement, Jerzy Buzek. « Ce serait un beau symbole qui assurerait une forte médiatisation, donc une grande visibilité à ce nouveau poste », juge Pascale Joannin, directrice générale de la Fondation Robert-Schuman. Le président « devrait être une femme », déclarait lundi la ministre suédoise Cecilia Malmström. Les femmes représentent 52,6 % de la population européenne. « Ne me dites pas qu'il n'y a pas UNE seule femme européenne qui mérite d'être mentionnée dans le contexte de la nomination de quatre hauts responsables européens », enrageait cet été la vice-présidente sortante de la Commission Margot Wallström, une autre Suédoise. Pour composer la nouvelle équipe de José Manuel Barroso aussi, la partie va être serrée. Sur vingt-sept commissaires, quinze sont donnés partants. Parmi eux figurent sept des huit femmes du collège. Pour maintenir « l'équilibre » relatif de la Commission Barroso I, la moitié des nouveaux venus devraient être des femmes. Chefs de gouvernement, à vos répertoires ! Pour le président de la Commission, la présence de femmes est un « must ». Il l'a déjà montré en 2005. « J'ai dû me bagarrer avec certains gouvernements. Je leur ai dit : ?Si vous ne m'envoyez pas une femme, je ne vous donnerai pas le portefeuille que vous seriez très content d'avoir?, avait-il déclaré dans une interview à « La Tribune ».une opportunitéParis n'a pas envoyé de dame à Bruxelles depuis le mandat douloureux d'Édith Cresson. Il y a encore quelques semaines, on murmurait dans les milieux européens que, si l'Élysée voulait vraiment avoir le portefeuille complet du marché intérieur, services financiers compris, il devrait envoyer Christine Lagarde. Le lobby européen des femmes demande aux gouvernements de proposer systématiquement deux candidats à la Commission, un homme et une femme, entre lesquels José Manuel Barroso choisirait.« Il y a une opportunité aujourd'hui pour des femmes de se positionner. Mais elles ne sont pas encore identifiées », considère Aude de Thuin, présidente du Women's Forum. « Elles doivent juste être encouragées à faire un pas en avant », explique l'une des plus puissantes femmes d'Europe, la commissaire à la Concurrence, Neelie Kroes. n « Si vous ne m'envoyez pas une femme, je ne vous donnerai pas de portefeuille. »
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