TF1 bataille pour le rachat de TMC et NT1

Quelles concessions devra faire TF1 pour pouvoir racheter les deux chaînes de la TNT (télévision numérique terrestre), TMC et NT1 ? C'est l'objet du bras de fer qui oppose en ce moment la Une à l'Autorité de la concurrence, dont le feu vert ? attendu avant Noël ? est nécessaire pour mener à bien cette acquisition. Il y a une dizaine de jours, le gendarme de la concurrence a demandé un certain nombre de concessions à la filiale de Bouygues, qui devait lui répondre en fin de semaine dernière. Apparemment, les négociations sont ardues, car la Une juge excessifs les efforts demandés par les sages de la rue de l'échelle.L'Autorité de la concurrence aurait notamment demandé des concessions concernant la chaîne « bonus » ou « compensatoire », c'est-à-dire la nouvelle fréquence sur la TNT, dont la Une doit hériter fin 2011, lors de l'arrêt de la diffusion analogique. Le gendarme de la concurrence aurait demandé à TF1 soit de renoncer à ce canal bonus, soit de ne pas en faire une chaîne généraliste. En effet, il considérerait que le rachat de TMC et NT1 donnera déjà un poids suffisant à la Une, qui possédera ainsi 3 chaînes sur les 12 financées principalement par la publicité ; ou encore 3 des 6 chaînes privées généralistes.En réponse, TF1 se serait fermement opposé à tout abandon de sa future chaîne « bonus », qui lui a été octroyée par la loi, tout comme à M6 et Canal Plus. Quant à en faire une chaîne non généraliste, cela contrarierait le projet actuel de TF1, qui est de diffuser TV Breizh sur la TNT.position dominanteMais ce n'est pas tout. Concernant la publicité, l'Autorité de la concurrence souhaiterait que la régie de TMC et NT1 soit indépendante de celle de TF1, et qu'il n'y ait point d'offres tarifaires couplées entre TF1 et ses nouvelles petites s?urs. Cela reviendrait à maintenir les obligations imposées par Bercy en 2004, lorsque TF1 avait racheté 40 % de TMC. Cette position est plus dure que celle recommandée par le CSA fin septembre, qui était prêt à accepter des campagnes de publicité communes sur deux des trois chaînes, par exemple à la fois sur TF1 et TMC. Mais l'Autorité ne va pas jusqu'à vouloir confier la régie de TMC et NT1 à un tiers, une obligation qui aurait été très handicapante pour TF1, mais qui est souvent imposée pour éviter un renforcement de position dominante. Certes, la part de TF1 sur le marché de la publicité télévisée recule : elle a chuté de 49,7 % à 47,5 % en cinq ans. Mais, après ce rachat, la Une remontera à près de 50 % (lire graphique). Et cela sans compter le déploiement de la TNT, ni la future chaîne « bonus », ni les reports entraînés par l'arrêt définitif de la publicité sur France Télévisions (estimés à 2 % du marché).audition à huis closLe CSA, dans son avis consultatif, avait estimé que l'addition de part de marché était « minime », et « susceptible d'être compensée par la baisse tendancielle de TF1 ». Néanmoins, le rachat « pourrait diminuer significativement la pression concurrentielle », ajoutait le gendarme de l'audiovisuel. L'Autorité de la concurrence, pour élaborer sa position, a auditionné le 20 novembre à huis clos quatre concurrents de TF1 : France Télévisions, M6, Lagardèrerave;re, NRJ, mais aussi Gaumont, l'Union des annonceurs, et l'agence média Group M. Interrogés, tous ont refusé de dire quelle position a été défendue lors de l'audience, sauf Lagardèrerave;re, qui assure « ne pas s'être opposé au rachat, mais avoir simplement demandé le respect des engagements pris en 2004 ». Interrogés, TF1 et l'Autorité de la concurrence se sont refusés à tout commentaire.
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