Mestrallet, le patron le mieux payé des groupes cotés à capitaux publics

Appartenir au cercle des entreprises cotées dont l'État français est actionnaire n'assure pas une égalité de traitement entre dirigeants. Du tableau ci-dessus, il apparaît clairement qu'en cas de contrôle majoritaire de l'État, les rémunérations sont moins attractives. Comment expliquer sinon qu'Anne Lauvergeon, à la tête du géant du nucléaire Areva, affiche pour 2008 une rémunération de 913.000 euros très inférieure à celles dont peuvent jouir les patrons de France Télécome;lécom, Safran ou Thales. De là à dire que les dirigeants de ces entreprises détenues majoritairement par l'État ont un intérêt à voir la part de ce dernier baisser pour enregistrer une hausse de leur revenu?Ce théorème connaît néanmoins une exception, EDF. Bien que l'État conserve plus de 84 % du capital de l'électricien, Pierre Gadonneix, le prédécesseur d'Henri Proglio, n'avait pas à rougir de sa rémunération. Sur le panel des 12 entreprises cotées figurant ci-contre, la moyenne des rémunérations globales (fixe et variable) ressort à 1,3 million d'euros. Pierre Gadonneix en était très proche avec une rémunération de 1,1 million.Si le comité de rémunération d'EDF accorde 1,6 million d'euros au nouveau PDG, ce dernier émargerait effectivement à un niveau bien supérieur à celui de Pierre Gadonneix, mais il serait au niveau du PDG de France Télécome;lécom et se situerait dans les mêmes eaux que celui de Safran. Il serait très en deçà des autres grands groupes industriels étrangers privés (lire ci-contre) mais aussi de certains groupes français où la part de l'État est moindre comme EADS. Le plus frappant étant l'écart avec la rémunération de Gérard Mestrallet, PDG de l'autre grand énergéticien français, GDF Suez. Le mariage de l'ancien gazier public avec l'héritier de la Lyonnaise des Eaux a tiré les rémunérations des dirigeants vers le haut. En 2008, le patron de GDF Suez a gagné 3 fois plus que son homologue d'EDF, Pierre Gadonneix. Cette polémique autour d'Henri Proglio pourrait au final pousser certains patrons d'entreprises cotées détenues par l'État à se tourner vers leur actionnaire pour demander un meilleur salaire. A. E.
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