Les aéroports musclent leurs mesures de sûreté

Compagnies aériennes et aéroports sont sur le qui-vive depuis la tentative d'attentat à l'aide d'un mélange de poudre explosive et de liquide, intervenue le 25 décembre sur un Airbus de Delta reliant Amsterdam à Detroit. Washington a demandé aux aéroports étrangers de « mettre en place des mesures de sûreté supplémentaires » pour les passagers des vols en partance vers les États-Unis. Par exemple, des fouilles corporelles et l'examen des bagages. « Pendant le vol, les passagers seront invités [?] à ranger leurs effets personnels, éteindre leurs appareils électroniques et rester assis durant certaines parties du trajet », indique la TSA, l'Agence américaine de la sûreté des transports. En revanche, les Américains ne modifient pas, « pour le moment », le contrôle des passagers au départ de leur territoire. Ils cherchent à savoir comment l'auteur de l'attentat a pu monter à bord, alors qu'il figurait sur une liste noire de passagers dangereux.Les mesures demandées par Washington ont, pour la plupart, déjà été mises en place. À Roissy, tous les passagers font l'objet d'une palpation corporelle et leurs bagages à main sont examinés. Le Canada a carrément interdit temporairement, hier, les bagages en cabine sur les vols vers les États-Unis. Un seul petit sac ou objet est toléré. « Si vous avez une serviette ou un ordinateur portable, il faudra choisir », a déclaré un porte-parole du ministère.C'est Londres qui est allé le plus loin dans les intentions. Le ministre de l'Intérieur, Alan Johnson, a dit que le gouvernement voulait installer « aussi vite que possible » des scanners corporels, à la place des détecteurs de rayons X. La France travaille sur un renforcement des contrôles en amont, à l'instar des procédures américaines. Selon « Le Figaro » d'hier, le ministère de l'Intérieur compte mettre en place un système de collecte d'informations sur les passagers dès la réservation du billet et non plus lors de l'embarquement à l'aéroport. Une mesure saluée sur RTL par le député UMP de l'Oise, François-Michel Gonnot, membre du Conseil national des transports, car elle éviterait de « complexifier la sécurité des aéroports qui sont au bord de l'asphyxie ». « risque zéro »D'autant que les mesures aujourd'hui en vigueur, si elles rassurent les passagers, font l'objet de nombreuses critiques. « Elles ne servent à rien », indiquait il y a quelques mois le député de la Marne, Charles de Courson, lors de l'assemblée générale de la Fédération nationale de l'aviation marchande (Fnam), citant des « tentatives réussies en 2003 » d'introduction d'armes à feu et de dynamites à bord des avions. En fait Israël reste le seul pays à se rapprocher du « risque zéro ». Mais, rappelle le député, « il est impossible de mettre en place leurs mesures sur des aéroports accueillant 70 millions de passagers ». Sûreté et fluidité ne font pas bon ménage.
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