Bruxelles s'inquiète des dangers de la réforme bancaire

Bruxelles veut desserrer l’étau politique autour de la séparation des activités de banque de détail des activités de banque d’investissement. Interrogé par le Financial Times, Michel Barnier, commissaire européen au marché intérieur et aux services, a indiqué qu’il fallait éviter de \"pénaliser\" les banques qui financent la croissance économique. \"Je ne veux pas pénaliser les banques quand elles travaillent pour le bénéfice de l’économie et de l’industrie\", avait expliqué le commissaire au forum économique de Davos, la semaine dernière. Il craint que cette réforme ne pénalise le financement de la croissance économique, ce que font valoir les banques pour échapper à une séparation trop stricte.Barnier veut une étude d\'impact avant de se déciderCette prise de position constitue un pas en arrière de la Commission qui, jusqu’à présent, soutenait les recommandations du rapport Liikanen publié l’an passé et qui voulait consacrer une stricte séparation des activités bancaires. Michel Barnier veut établir une étude d’impact de ce rapport sur l’économie européenne avant que toute réglementation nationale ne soit adoptée.Michel Barnier a promis qu’il trancherait les grandes lignes de la réforme l’été prochain \"après avoir considéré toutes les options\". Mais le Commissaire européen a d’ores et déjà émis des réserves sur l’idée d’une séparation stricte entre les activités de trading et les activités de banque de détail. Il craint que cette réforme favorise les banques américaines qui sont soumises à la \"Volcker rule\" considérée comme beaucoup moins stricte.La France présente un texte édulcoréEn France, un texte de loi sur la séparation des activités bancaires doit être présenté ce mercredi par Pierre Moscovici à la Commission des finances de l\'Assemblée nationale. Il serait le premier du genre en Europe continentale. Il s’inspire davantage de la \"Volcker rule\" que du rapport Liikanen. Cette réforme \"light\", comme l\'on dénoncé ses détracteurs, propose que les banques \"filialisent\" les activités spéculatives et donne de ces dernières une définition assez restrictive. Elles resteraient donc dans le giron des grands groupes bancaires tandis que le rapport Liikanen voulait ériger \"une muraille\" entre ces activités, c’est-à-dire sans liens capitalistiques entre les différentes entités. Le texte sera voté au Parlement à partir de la mi-février et une partie de la gauche souhaite durcir la réglementation, en interdisant par exemple aux banques françaises de financer les fonds spéculatifs (hedge funds).
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