Le conflit ivoirien gagne le terrain économique

Bagarre pour le contrôle des réserves de la Banque centrale des États d'Afrique de l'Ouest (BCEAO), embargo sur les exportations de cacao, prise de contrôle de la société d'électricité locale... Le conflit ivoirien opposant depuis deux mois le président élu Alassane Ouattara et le président sortant Laurent Gbagbo se déplace sur le terrain économique. Plus que jamais, l'argent est devenu le nerf de la guerre. Tous les coups sont bons pour affaiblir l'adversaire. Alassane Ouattara, dont l'élection a été reconnue par les Nations unies, entend miner la légitimité de Laurent Gbagbo en le privant des fonds nécessaires au financement des salaires de la fonction publique et des pensions de retraite. EmbargoLa mesure la plus spectaculaire est l'embargo qu'il a décrété sur les exportations de cacao dont la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial. Concrètement, les négociants n'ont plus le droit d'acheter la production ivoirienne. Six d'entre eux, dont le géant américain Cargill, suivent ces consignes.Les deux camps se disputent également le contrôle de la BCEAO. Mercredi, Laurent Gbagbo a ordonné la « réquisition » des agences ivoiriennes de la BCEAO. La banque gère les devises du pays ainsi qu'une partie des comptes du Trésor. La BCEAO a décidé de fermer ses bureaux ivoiriens « jusqu'à nouvel ordre ». Le gouvernement de Laurent Gbagbo s'est retrouvé dans l'impossibilité de payer les pensions de retraite. Alassane Ouattara, pour sa part, a annoncé vendredi qu'il n'y avait pas d'argent pour payer la dette publique, y compris honorer le paiement des intérêts d'un emprunt en euros venant à échéance lundi.
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