Pauvreté, éducation... Bill Gates prodigue ses leçons de chef d'entreprise

Appliquons la rationalité de l\'entrepreneur à la lutte contre la pauvreté, mais aussi à l\'évaluation des enseignants. Voici, en résumé ce que contient la lettre annuelle publiée par Bill Gates ce mercredi, au nom de la fondation qui porte son nom ainsi que celle de son épouse. La lutte contre la pauvreté, une entreprise qui nécessite des évaluations Selon le fondateur de Microsoft, pour réussir un programme de lutte contre la pauvreté, il faut user des mêmes méthodes qu\'une entreprise, à savoir l\'évaluation. \"De la même manière qu\'une entreprise choisit des objectifs en interne, par exemple la satisfaction de ses clients, vous décidez, en fonction du vôtre, de la variable clé à changer pour atteindre votre but et mettez en place un plan de changement et une méthode d’évaluation du changement\", écrit-il. Autrement dit, remplacez les bénéfices par le taux de mortalité infantile ou encore la progression de la vaccination et vous pourrez savoir si votre programme est efficace. \"Maintenant que nous évaluons plus précisément certains indicateurs, notamment la mortalité infantile, il est possible de voir l’impact concret de l’aide : c’est-à-dire la différence qui existe entre le fait de proposer aux malades un traitement contre le VIH ou les laisser mourir\", note ainsi le milliardaire. \"Je crois que beaucoup d\'initiatives échouent parce qu\'elles ne se concentrent pas sur le bon indicateur\" regrette-t-il d\'ailleurs. Evaluer les profs L\'amélioration des évaluations, Bill Gates tient aussi à l\'appliquer à l\'éducation. Il illustre son propos par un test effectué dans un comté du Colorado financé par sa fondation qui vise à “mesurer l’efficacité des professeurs“. Le principe : des professeurs reconnus comme “doués“ sont détachés auprès d’autres enseignants pour les évaluer et les “aider à progresser“. Et des notes sont attribuées à chacun d’entre eux. Elles prennent en compte les résultats de leurs élèves. “Les pays qui disposent de systèmes éducatifs plus performants que celui des États-Unis fournissent davantage de retours aux enseignants que ce que nous faisons aujourd\'hui, mais je pense qu’il est possible de faire encore mieux que n’importe quel autre pays à ce jour\", en conclue-t-il. \"Nous ferons encore mieux au cours des 15 prochaines années\" Tout comme un chef d\'entreprise qui motiverait ses troupes, l\'ancien patron de Microsoft a tenu à se montrer positif sur les perspectives d\'avenir. \"Les conditions de vie des plus pauvres se sont améliorées plus rapidement durant les 15 dernières années que jamais auparavant. Je suis assez optimiste pour croire que nous ferons encore mieux au cours des 15 prochaines années\", juge-t-il ainsi. A cet égard, il note que les pays émergents parviennent désormais à se passer d\'aide: \"l’Inde dépend moins de l’aide et finira par ne plus en avoir besoin\". \"Auriez-vous envie d’investir si tous les articles que vous lisiez évoquaient la mauvaise santé des actions et non leurs évolutions positives?\" S\'il tient à se montrer positif, le deuxième homme le plus riche de la planète (selon le classement Bloomberg), n\'en reste pas soucieux concernant le montant des aides nécessaires au développement. Il écrit ainsi: \"je n’ignore pas les problèmes qui se présentent à nous. Nous devons surmonter certaines difficultés en vue d’accélérer notre progression au cours des 15 prochaines années\". Il s\'inquiète ainsi de ne pas pouvoir \"lever les fonds nécessaires pour financer les projets dans le domaine de la santé et du développement\". Et ce surtout, dans les pays les plus développés, minés par la crise économique. \"Malheureusement, la générosité en matière d’aides est menacée par les importants déficits de la plupart des pays riches\", juge-t-il ainsi.A cette occasion, le milliardaire agite l\'argument de la communication : \"si les électeurs n’entendent par parler de l’impact positif de leur générosité, ils dirigeront inévitablement leur attention vers des problèmes qui se présentent près de chez eux. Une seule histoire, vraie ou inventée, relatant la mauvaise utilisation d’une aide même minime peut souvent nuire au secteur tout entier\". Et d\'ajouter: \"auriez-vous envie d’investir si tous les articles que vous lisiez évoquaient la mauvaise santé des actions et non leurs évolutions positives?\" Se mettre d\'accord sur les objectif Enfin, dernier cheval de bataille pour le mécène: les accords internationaux. Il déplore donc \"que nous ne réussissions pas à nous mettre d’accord sur des objectifs clairs pour aider les plus pauvres\".
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