Sara Lee sépare sa viande et ses cafés

Entre cession et scission, Sara Lee a finalement tranché pour la deuxième option stratégique. Le groupe alimentaire américain a mis un terme vendredi dernier à plusieurs semaines de suspense en décidant de séparer ses activités en deux entités distinctes en 2012. « Nous avons étudié attentivement différents scénarios, y compris des marques d'intérêt non sollicitées, a expliqué le président du conseil d'administration James Crown. La scission, accompagnée d'un dividende exceptionnel de 3 dollars, était la meilleure solution pour nos actionnaires. » Sara Lee a notamment repoussé les avances d'un consortium mené par le fonds Apollo Global Management et du producteur brésilien de viande JBS. Ce dernier, associé à la société de capital-investissement Blackstone, semblait pourtant bien parti pour rafler la mise. Mais son offre de rachat a été jugée trop faible.Deux compagnies, deux stratégiesCes deux nouvelles compagnies seront de véritables « pure players qui auront chacune leur propre stratégie de croissance sur leur marché respectif », a poursuivi James Crown. La partie alimentaire, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 4,1 milliards de dollars l'an passé, sera regroupée au sein d'une société conservant le nom de Sara Lee. Elle comprendra notamment les activités dans la viande, celles qui intéressaient JBS. Selon le « Wall Street Journal », le groupe brésilien n'aurait d'ailleurs pas écarté l'idée de se porté acquéreur de cette entité, une fois la scission entérinée. Les marques de café (Maison du Café, L'Or, Senseo...) et la division boulangerie composeront la deuxième société (4,6 milliards de chiffre d'affaires en 2010), dont le nom reste encore à définir. Elle pourrait elle aussi être la cible de potentiels acquéreurs. « Ils ne seront pas en mesure de vendre l'une de ces unités avant quelques temps », nuance Tim Ramey, analyste chez D.A. Davidson cité par l'agence Bloomberg.Pour Sara Lee, cette séparation intervient au terme d'un processus de recentrage de ses activités sur l'alimentaire. Début janvier, le groupe a annoncé la cession de sa division de cirages et produits à chaussures à SC Johnson pour 245 millions d'euros, achevant ainsi cette longue transformation. Il s'était auparavant séparé de ses produits d'hygiène, rachetés par Unilever pour 1,3 milliard d'euros, ou encore de ses désodorisants, cédés pour 320 millions d'euros à Procter & Gamble. Cette stratégie a amputé de près de moitié son chiffre d'affaires. S. L.
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