Tours-Bordeaux, la ligne de tous les records

L'un des plus gros chantiers au monde de travaux publics », « le plus important projet de concession d'infrastructure de transport en Europe »... Les superlatifs ne manquaient pas, mardi, pour qualifier le projet de nouvelle ligne ferroviaire à grande vitesse entre Tours et Bordeaux, dont le groupe français Vinci a emporté le contrat de concession. De fait, en ces temps de crise, l'enthousiasme est à la hauteur des défis. Par la taille du contrat, bien sûr, de 7,2 milliards d'euros. Mais aussi par l'appel très large au privé.Pour le moment, Vinci, le leader mondial du BTP, a été choisi par Réseau Ferré de France (RFF), le propriétaire du réseau ferré, pour mener les négociations finales en vue de l'attribution du contrat. À l'automne, si ces discussions sont menées à terme, Vinci obtiendra, pour une période de cinquante ans, la charge de la construction, puis de l'entretien et de l'exploitation de cette ligne, maillon essentiel du réseau TGV européen. Le chantier, qui mettra in fine Bordeaux à 2?h?5 de Paris (contre 3?h?10 aujourd'hui), sera titanesque. Il faudra construire 302 kilomètres de voies à grande vitesse (auxquels s'ajoutent 40 kilomètres de raccordements aux lignes classiques), mais aussi 415 ponts ou 240 ouvrages hydrauliques. Avec la création de 60.000 emplois directs ou indirects.50?% d'apport public« Si nous avions choisi le mode classique de financement et pas la concession, nous n'aurions pas pu réaliser un tel projet en une seule fois », a souligné Hubert du Mesnil, président de RFF. Les contributions publiques représenteront quelque 50 % du montant total. L'État en prendra à sa charge la moitié, le reste étant apporté par les collectivités territoriales (57 cofinanceurs, dont 5 régions, des départements, des agglomérations). Le consortium emmené par Vinci apportera 3,8 milliards. Au niveau des contributions publiques, tout n'est d'ailleurs pas terminé. « Nous voulons que notre tour de table soit bouclé lorsque nous signerons avec le client retenu », précise Hubert du Mesnil. Mais, pour lui, une étape décisive a été franchie mardi, après plusieurs déconvenues liées à la complexité du dossier et à la période délicate où les établissements financiers rechignaient à prendre des risques. « Nous allons commencer à croire à ce projet, alors que beaucoup en doutaient en pleine crise », s'est-il félicité.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.