La gauche cherche la formule magique pour 2012

Les Français sont désormais une majorité à estimer que la gauche pourrait gagner l'élection présidentielle. Encore faut-il que les socialistes se mettent d'accord sur le candidat qui portera leurs couleurs en 2012. Et encore faut-il que le PS et ses alliés écologistes et du Front de gauche parviennent à une alliance sur un projet.Du côté du PS, on rappelle à l'envi le précédent de 2004 : une victoire de la gauche aux régionales, suivie trois ans plus tard d'une défaite à la présidentielle. D'où l'extrême prudence des « présidentiables », qui prennent leur temps avant d'entrer dans la danse des primaires. A commencer par Martine Aubry. La première secrétaire du PS est sortie renforcée du scrutin des 14 et 21 mars, mais juge que « l'heure n'est pas au repos ou à l'autosatisfaction ».« Une compétition »« Dès le début 2011, il faudra savoir qui est sur la ligne de départ », a souligné lundi le député PS Pierre Moscovici, pour qui les primaires ouvertes, approuvées par un vote des militants PS le 1er octobre 2009, doivent être « une compétition et pas un plébiscite ». Car la tentation est grande chez les partisans de Martine Aubry de « tuer le match » avant même qu'il ait lieu, en imposant la candidature « naturelle » de la patronne du PS. Laurent Fabius, principal soutien de la maire de Lille, n'a-t-il pas lui-même évoqué des « primaires de confirmation » ? Le porte-parole du parti, Benoît Hamon, a parlé de primaires organisées en trois tours, dont le premier serait « éliminatoire », pour « égrener le nombre de candidats »...Pour l'instant, Dominique Strauss-Kahn s'en tient à la discrétion réclamée par le FMI. Et Ségolène Royal, réélue avec panache en Poitou-Charentes, évite avec méticulosité d'entrer « dans la guerre des chefs ». Le camp Aubry trouve donc sur sa route le camp Hollande. L'ex-premier secrétaire du parti est bien placé pour savoir que diriger le PS ne conduit pas naturellement à une candidature à l'Elysée. Le député de Corrèze, qui espère s'imposer pour 2012, va batailler pour des primaires précoces, avant l'été 2011, et pour des thèmes de campagne, loin du catalogue « fourre-tout ». Mais pour la préparation du projet, qui fera l'objet de plusieurs conventions, parallèlement à celle sur la rénovation du PS le 3 juillet, les socialistes vont devoir discuter avec leurs partenaires de la « gauche solidaire ». Et se mettre d'abord au clair entre eux, comme par exemple sur la question des retraites. Le député PS Manuel Valls a appelé à un « pacte social » sur cette question entre droite, gauche et partenaires sociaux, alors que Benoît Hamon estime que Nicolas Sarkozy veut « démanteler le système de retraite ». Hélène Fontanaud
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