Gilles August : « ? Une entreprise, c'est une culture ? »

J'ai toujours voulu exercer une profession libérale dirigée vers les autres et dans laquelle je créerais une entreprise?» explique Gilles August, avocat aux barreaux de Paris (1984) et de New York (1986), cofondateur en 1995, avec Olivier Debouzy, disparu récemment, du cabinet d'avocats d'affaires August & Debouzy. Gilles August dirige le groupe Corporate. Le cabinet a conseillé récemment Schneider Electric pour l'acquisition d'Areva T&D, la RATP à l'occasion de sa sortie du groupe Transdev, Dassault Aviation pour l'acquisition de 26% du capital de Thales, Deutsche Bank dans le cadre de la restructuration de Technicolor ou encore TF1 en matière de droit social concernant la téléréalité. Au début de ses études de médecine, ce fils d'infirmière assistante sociale et d'un directeur juridique d'Air France pensait plutôt fonder une clinique. Mais son assuidité aux tournois de bridge plutôt qu'aux cours de médecine (il a fait trois fois sa première année) l'ont conduit tout droit vers la faculté de Panthéon-Assas pour faire du droit. Pendant ses études, il crée des mini-entreprises. Il entre à l'Essec. «?Pour la première fois, je me suis concentré sur mes études?» s'amuse t-il. Il obtient son DEA de droit des affaires en 1983 et fait son stage CAPA (Certificat d'aptitude à la profession d'avocat) au sein du cabinet Baudel Sales Vincent Georges qui l'embauche. Il prête serment comme avocat au barreau de Paris en 1984 et part à Washington chez Finley, Kumble, Wagner (600 avocats à l'époque, 800 aujourd'hui). Il obtient son masters in laws à l'université de Georgetown à Washington en 1986, prête serment au barreau de New York et rentre à Paris chez Sales Vincent Georges dont un des associés avait fait l'Essec (ils étaient trois avocats en France à avoir fait l'Essec à l'époque). portefeuille de gros clientsIl conseille alors la société «?La Commande électronique?» qui porte aujourd'hui le numéro de compte-client 001 (sur près de 3.700) chez August & Debouzy. «?Je suis un sentimental loyal?» dit Gilles August. Il travaille pour des entreprises américaines comme Microsoft et Philip Morris, va sur le terrain aux Etats-Unis, engrange un portefeuille de gros clients et tisse sa toile auprès des avocats américains comme Brad Smith, à l'époque membre du célèbre cabinet Covington & Burling, aujourd'hui chez Microsoft. Puis c'est la rencontre avec Olivier Debouzy, diplomate spécialisé dans la stratégie militaire, qui deviendra avocat par la suite. En 1995, ils fondent August & Debouzy, avec six avocats, «?la continuation d'une aventure commencée chez Sales?», explique Gilles August. Ils sont aujourd'hui 135, de diverses nationalités, dont une vingtaine d'associés, en grande partie des femmes. Un grand nombre d'entre eux sont issus de filières les plus diverses?: ingénieurs, écoles de commerce, Sciences Po, ENA, université anglo-saxonnes... Outre Paris, le cabinet a des bureaux à Bruxelles, Casablanca (pour l'Afrique) et est en train de s'installer à Hanoï et à Saïgon. A l'international, outre des liens étroits tissés avec l'américain Covington & Burling, August & Debouzy travaille avec les cabinets étrangers. «?Je ne pense pas qu'on doit renoncer à avoir des entreprises puissantes dans la profession d'avocats parce qu'on est Français. Etre avocat français en France est plus un avantage qu'un handicap?» souligne le cofondateur d'August & Debouzy. nAvocat aux barreaux de Paris et de New York, Gilles August est cofondateur du cabinet August & Debouzy.
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