Renault et Nissan veulent croître en Corée

A peine scellé l'accord stratégique avec l'allemand Daimler, l'Alliance Renault-Nissan repart en chasse. Le groupe français et son partenaire japonais s'intéressent, cette fois, à une reprise du petit constructeur automobile coréen Ssangyong, sous administration judiciaire depuis début 2009. Un projet d'offre de rachat par l'Alliance a été déposé, indiquent la presse locale et l'agence Reuters. Renault, qui contrôle déjà Nissan et le roumain Dacia tout en ayant 25 % du russe Avtovaz, se refuse à tout commentaire. Mais, des sources officieuses reconnaissaient en fin de semaine dernière un intérêt. Spécialiste des utilitaires et 4×4, qu'il fabrique à Pyeongtaek, Ssangyong a reçu sept offres à ce jour. Renault-Nissan serait notamment en concurrence avec l'indien Mahindra, d'après les journaux coréens. La date-butoir pour le dépôt des offres préliminaires était fixé à vendredi. Toutefois, d'autres offres peuvent encore être présentées jusqu'au 20 juillet. Un tribunal de Séoul doit faire son choix en août. La presse sud-coréenne valorise la transaction entre 240 à 400 millions d'euros. Longtemps associé techniquement à Daimler - ses véhicules utilisent des moteurs diesel Mercedes sous licence et sa limousine Chairman est une Mercedes E restylée -, Ssangyong a eu une vie compliquée. Liée au conglomérat Daewoo qui a fait faillite, la firme a été reprise en 2004 par le chinois SAIC, à hauteur de 49 %. Mais l'acquisition s'est mal passée. SAIC en détient toujours 10 %. L'an dernier, Ssangyong, qui pâtit d'une trop grande spécialisation sur des 4×4 rustiques, a subi une perte nette de 346 milliards de wons (225 millions d'euros), inférieure de moitié toutefois à celle de 2008. Le chiffre d'affaires a plongé, lui, de près de 60 % à 1.060 milliards (670 millions d'euros). Un long conflit social a paralysé l'usine. Les ventes semblent néanmoins reparties. Elle ont doublé en avril à plus de 7.000 unités, dont 4.400 à l'export. Ssangyong, qui prépare un modèle électrique, détient 2 % à peine de son marché intérieur.Capacités additionnellesPrésent en Corée depuis dix ans à travers sa filiale (à 80 %) Renault Samsung, Renault fabrique aujourd'hui à Busan des véhicules sur base Mégane comme la berline moyenne SM3 (connue en Europe sous le nom de Renault Fluence) et le 4×4 QM5 (commercialisé sous le nom de Renault Koleos hors de Corée), ou sur plate-forme Laguna-Espace comme la grande berline SM5, qui constituera bientôt le haut de gamme de Renault à l'export. Renault Samsung, qui fabrique aussi des anciens modèles d'origine Nissan, a enregistré une croissance de 128 % de ses livraisons le mois dernier, à 23.983 unités, avec une hausse de 93 % des ventes en Corée et de 240 % à l'export. Il a produit 189.897 véhicules l'an passé, avec 5.548 personnes. Si le QM5-Koleos n'est pas vraiment un succès, la nouvelle SM5 semble en revanche bien partie. Renault Samsung occupe 12 % du marché coréen.Vu son succès, Renault-Samsung, qui a affiché un bénéfice net de 80 milliards de wons (55 millions d'euros) l'an passé, pourrait avoir besoin de capacités additionnelles (300.000 véhicules par an aujourd'hui). Or, Pyeongtaek a un potentiel de 220.000 véhicules.
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