Les PME familiales, un tissu à protéger

« À céder, PME familiale spécialisée dans le négoce de vins de propriétés à Bordeaux pour cause d'anticipation de retraite, prix de cession 900.000 euros, repreneur souhaité : un profil commercial et amoureux du vin. » Ce type de petite annonce devrait fleurir au cours des prochaines années, compte tenu du nombre de départs à la retraite de chefs d'entreprise. Mais justement, sur ce point, les estimations varient assez nettement. Quelques questions-réponses pour y voir plus clair.Combien de PME familialesdevraient-elles prochainementchanger de mains ? Actuellement, 55.000 entreprises sont transmises chaque année. L'Insee chiffre à 700.000 le nombre de PME qui seront transmises d'ici à 2020. Le réseau CCI Entreprendre voit plus large, tablant sur 800.000 entreprises.Depuis quand le gouvernement se préoccupe-t-il de ce sujet ?Le gouvernement précédent avait pris la mesure du problème et fait voter les lois Dutreil 1 et Dutreil 2, en 2003 et en 2005. Un certain nombre de mesures ont été prises pour faciliter la transmission des PME familiales, afin qu'elles continuent de se développer. On estimait en effet qu'une cession à un tiers qui n'est ni un descendant ni un salarié de l'entreprise a tendance à se traduire par une perte de valeur pour l'économie. Qu'il s'agisse d'une cession classique ou d'une vente par « leverage buy out » (LBO) qui consiste à racheter une société en ayant recours à l'endettement bancaire. Quelques années après ces mesures, le succès n'est pas réellement au rendez-vous, si l'on en juge par le nombre toujours très faible des transmissions familiales. Selon le rapport Mellerio, les PME indépendantes ne représentaient plus que la moitié des PME en 2006, contre 80 % en 1997. D'où les initiatives lancées par Hervé Novelli pour favoriser l'émergence des Peugeot-Citroën, des Michelin et des Carrefour de demain.Pourquoi le gouver-nement tire-t-il lasonnette d'alarme ?Parce que les PME familiales ont un poids prépondérant dans l'économie française. Selon le réseau Family Business Monitor, presque la moitié des emplois sont liés à une entreprise familiale (49 %). Les performances élevées des PME familiales expliquent aussi cette attention particulière du gouvernement. Selon les chiffres d'Ernst & Young cités par le rapport Mellerio, le chiffre d'affaires moyen de ces PME a progressé de 19,4 % entre 2001 et 2005 alors que celui des autres PME augmentait de 17,3 %. Sur la même période, le chiffre d'affaires des entreprises cotées au SBF 250 n'affichait qu'une hausse de 6 %. En 2007, cet écart de performance s'est creusé. Le chiffre d'affaires des PME familiales a bondi de 17 %, tandis que celui de leurs homologues non familiales ne progressait que de 9 %.Ce n'est pas le seul atout des PME familiales. Compte tenu de leur faible taux d'endettement sur fonds propres (32 % contre 78 % pour les autres PME), ? prudence qui leur est reprochée en période de croissance ?, la crise a « moins touché les PME familiales que les autres PME », selon le ministre. F. Pi.
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