Le marché actions renoue avec ses vieux démons

La rentrée des classes a bel et bien marqué l'essoufflement du rebond des marchés actions. Les principales Bourses occidentales évoluent certes à des niveaux de 1?% à 5?% supérieurs à leurs niveaux de début septembre. Mais le chemin parcouru au cours des deux derniers mois semble bien peu de chose par rapport à leur envolée qui a atteint, en moyenne, 50?% entre le plus-bas du 9 mars et la fin août.À mesure que les semaines défilent, les investisseurs se montrent presque indifférents aux bonnes nouvelles. Tout en réagissant de manière épidermique à toute statistique susceptible de mettre en doute la durabilité de la reprise économique. Le décollage de 22?%, vendredi, de l'indice VIX, mesurant la volatilité du S&P500, en témoigne. Ainsi, dans le sillage du repli du S&P?500 (? 4,02?% sur la semaine), le CAC 40 et l'EuroStoxx 50 ont terminé la semaine sur une baisse de plus de 5 %, à la suite de la publication d'une série d'indicateurs décevants outre-Atlantique. Le retour de la croissance du PIB américain au troisième trimestre n'a pas suffi à inverser la tendance. D'autant que certains observateurs y voient la conséquence des mesures ponctuelles de soutien mises en place par le gouvernement, notamment dans les secteurs de l'immobilier et de l'automobile. Et ce, alors que les dépenses des ménages américains ont continué de s'éroder en septembre. Dans le même temps, le moral des consommateurs ne s'est pas amélioré. Plus encore que la teneur des statistiques, c'est l'absence de réelles bonnes surprises qui pousse le marché à manifester une certaine irritabilité.Car ainsi que le soulignent les équipes d'EFG AM, l'amélioration de la rentabilité des entreprises, entre juillet et septembre, était, en grande partie, déjà intégrée dans les cours. Tout comme, d'ailleurs, la capacité des sociétés à délivrer des résultats au-delà des attentes des analystes. Selon JP Morgan, 42 % des sociétés du S&P?500 ayant déjà fait état de leurs comptes trimestriels ont dépassé de 10 % les prévisions du consensus. « En Europe, les premières données suggèrent qu'environ la moitié des entreprises a surpris positivement en matière de bénéfices », ajoutent les spécialistes.Certains, comme François Chevallier, stratège chez Banque Leonardo, pense que le rally haussier n'est pas tout à fait fini. Pour lui, si les dernières statistiques soulignent le risque d'un possible retour d'une récession à moyen terme, il en va différemment à court terme. Car même si la reprise est d'ordre technique, elle est bien réelle. Selon lui, la reconstitution des stocks ne nécessite pas que la demande remonte, mais seulement qu'elle cesse de baisser.Par ailleurs, il note que le doute des investisseurs ne provoque pas de remontée significative de l'aversion au risque si l'on se réfère, entre autres, aux niveaux actuels des CDS bancaires américains et des indices iTraxx européens.Les derniers sondages de Merrill Lynch auprès des gérants et celui de BNY Mellon en Europe suggèrent que les institutions sont revenues sur les marchés en réduisant leurs positions en cash en septembre au profit des actions. Selon JP Morgan, le coût d'opportunité lié à la détention de liquidités n'a cessé d'augmenter au fil de la progression des indices boursiers, « accentuant la pression sur les gérants ». En clair, en dépit de l'absence de catalyseur fondamental, les liquidités disponibles restent abondantes.
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