Demain dimanche se tient la quarantième édition du marathon ...

« Enfin, Central Park. C'est fini, je franchis la ligne d'arrivée après m'être élancée de Staten Island 3?h?26 plus tôt [la gagnante, Paula Radcliffe, a mis 2?h?23] pour 42,195 km. Je suis 501e sur 12.880 femmes participant. » Ainsi se termine (plutôt très bien) le marathon de New York 2008 de Florence, cette Française de 44 ans exerçant une profession libérale à Paris.En vérité, l'épreuve a commencé des mois avant le départ (traditionnellement fixé le premier dimanche de novembre), tant courir dans Big Apple demande une organisation de fer. « Moi qui suis une marathonienne, j'ai eu de la chance. L'un de mes clients, une grande société d'informatique, m'a proposé dès février de m'inscrire sur son quota. En avril, c'était confirmé. » Chaque année, les organisateurs reçoivent plus de 80.000 demandes. Or, pour des raisons de sécurité, environ 35.000 personnes seulement sont autorisées à courir. Il y a donc un tirage au sort et, en outre, chaque pays dispose d'un quota limité. Lot de consolation, quelqu'un qui a été « élimin頻 trois fois sera automatiquement sélectionné lors de sa quatrième demande.Pour Florence, l'été annonce la période de préparation. Cette sportive très entraînée part courir dans les rues de Paris quatre fois par semaine entre une et deux heures. Un mois avant le grand départ, la nutrition entre en jeu. « Je n'ai plus bu une goutte d'alcool, j'ai pris des compléments alimentaires, arrêté le café, remplacé par des litres d'eau, de thé et de tisane. À J-15, j'ai mis fin aux protéines animales et j'ai favorisé les sucres lents [féculents]. À J-8, repos absolu, pas d'entraînement et un maximum de sommeil. »Le jeudi qui précède la course, embarquement à Roissy. « Dans l'avion, nous sommes entre marathoniens. Arrivée à New York, le vendredi, nous sommes des milliers de Français à affluer vers le centre de conférence de New York sur l'Hudson. Là, dans une véritable ambiance de foire, on nous délivre un numéro de dossard et un sac transparent pour ranger nos affaires avant le départ de la course. L'atmosphère est formidable. Il y a un monde fou, des stands qui vendent de tout. » Le samedi, les marathoniens qui le souhaitent peuvent participer à une « course pour la paix » (7 km), organisée par l'ONU dans les rues de Manhattan. Le samedi soir, repos.FéeriqueJour J : réveil à 4 heures du matin et départ en bus vers une base militaire à Staten Island. « L'ambiance est féerique. Manhattan étant fermé à la circulation, il n'y a que nos bus dans les rues et il fait encore nuit. » Arrivée sur la base. Les portes se ferment à 7 heures par mesure de sécurité. « On dirait presque un camp de réfugiés. Nous sommes tous là à faire le pied de grue, emmitouflés dans nos doudounes. Mais, comme à leur habitude, les Américains nous prennent en main : boissons et nourriture sont disponibles et 4.000 [!] toilettes ont été installées. » 9 heures : les départs débutent par vagues successives, en fonction du numéro de dossard, pour éviter la bousculade. « Je suis dans la deuxième vague, à 10?h?10. Comme tous les autres coureurs, je me suis débarrassée au dernier instant de ma vieille polaire. Par tradition, des associations caritatives les récupèrent. Et c'est parti. C'est extraordinaire. Nous sommes une marée humaine à traverser le pont de Verrazano. J'ai mis de la peinture bleu, blanc, rouge sur mon visage, alors les passants crient ?Go, Frenchie, go?. C'est grand ! On traverse Brooklyn, le Queens, le Bronx et enfin Manhattan. Et au 34e kilomètre, grand moment d'émotion. Mon mari et mes trois enfants, qui m'ont rejointe à New York, ont dressé une banderole ?Allez Maman?, je la vois. Elle me donne des forces. En arrivant dans Central Park, toute la communauté française est là à crier ?Allez la petite Française?. C'est extraordinaire. Ça y est je franchis la ligne d'arrivée. On me donne une couverture de survie et je m'oriente vers le camion où je retrouve mes affaires dans le sac distribué avant la course. Je me sens bien. Un peu fatiguée. Mais heureuse, zen. J'ai rempli mes trois objectifs : finir, dans un bon temps, en bon état. Retour à l'hôtel, non sans avoir auparavant parcouru encore 2 km à pied pour trouver une station de métro ouverte. Ma famille est là, c'est la fête. »Heureuse de son exploit, Florence est rentrée à Paris le lundi. Quelques jours plus tard, elle a reçu une médaille et un diplôme signé du maire de New York, Michael Bloomberg. « Coureuse de fond, je m'étais promise de courir un jour à New York. C'est fait. Et j'ai le sentiment de partager cette fierté avec tous les autres participants. »Un dimanche à New York
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