Sarkozy a-t-il bénéficié des largesses d'Omar Bongo ? La polémique est lancée

Le site de Julian Assange, WikiLeaks, continue de faire des vagues. Le célèbre site Internet révèle le contenu d'un cable diplomatique du 29 juin 2009 de l'ambassade des États-Unis à Yaoundé (Cameroun). Il affirme que près de 30 millions d'euros auraient été détournés par la Banque des États d'Afrique centrales (BEAC) au profit de l'ancien président gabonais Omar Bongo et de son fils Ali Bongo, qui lui a succédé à la tête du pays. Le cable, rédigé quelques jours après la mort d'Omar Bongo, évoque longuement le scandale qui a éclaboussé la BEAC fin 2009. Des pertes constatées sur un placement de 500 millions d'euros auprès de la Société Généralecute; Générale avaient débouché sur un audit approfondi. Celui-ci avait révélé qu'entre 2004 et 2008 pas moins de 19 milliards de francs CFA, soit 30 millions d'euros avaient été détournés. Le Gabon avait dû renoncer à la direction de la BEAC au profit de l'équato-guinéen, Lucas Abaga Nchama. Citant une source interne à la BEAC, le cable américain rapporte que « les dirigeants gabonais ont utilisé les fonds détournés pour leur enrichissement personnel et, suivant les instructions de Bongo, ont remis une partie de l'argent à des partis politiques français, y compris en soutien au président Nicolas Sarkozy ». L'argent aurait profité « aux deux camps, mais surtout à droite, en particulier à Chirac mais aussi Sarkozy ». « Totalement fantaisiste »Dominique Paillé, porte-parole de l'UMP, souligne « que les notes citées utilisent le conditionnel » et juge « totalement fantaisiste » ce cable diplomatique américain qui rappelle, au passage, que l'ancien président du Gabon expliquait en 2007 sur les ondes de RFI que Nicolas Sarkozy l'avait appelé le soir même de son élection pour « le remercier de ses bons conseils ». Le trésorier du PS, Régis Juanico, assure que son parti ne se sent « en rien concerné ». Au Gabon, l'affaire est abondamment commentée sur les sites Internet d'opposition. L'ambassadeur américain au Cameroun, Janet Garvey, précise qu'il n'a pas été « en mesure de vérifier la véracité » des financements politiques. Ce n'est toutefois pas la première fois que sont évoqués des financements africains de la vie politique française. Omar Bongo a reconnu avoir financé la campagne de 1993. Et, Valéry Giscard d'Estaing a récemment accusé Jacques Chirac d'avoir bénéficié des largesses de Bongo en 1981. Xavier Harel
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